Sans Détour

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Chronique du vendredi 21 août : Les présidentiables sont maintenant connus, une femme et deux jeunes sur la douzaine de prétendants.

Si l’article 154 du Code électoral devait être invoqué, pour la présidentielle, Eh bien, personne n’aurait eu à se plaindre et le Conseil Constitutionnel n’aurait pas eu besoin de se déclarer incompétent.

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Sur la douzaine de prétendants qui ont franchi le seuil du Conseil Constitutionnel pour se porter candidat, il y a une femme. Saran ! L’amazone du SOUROU. Avant elle, sauf méprise de notre part, il y avait eu la tentative infructueuse de Marlène Zebango. Mais ça c’était dans les temps immémoriaux des débuts de la démocratie burkinabè et quand la caution n’était pas de 25 millions de F CFA.

On aura donc une femme parmi les prétendants à la présidentielle. On est loin évidemment du quota genre des 30% qui est donc, pour l’instant, une arlésienne pour toute compétition électorale confondue.

En scrutant plus attentivement la liste des prétendants, les jeunes semblent avoir fait une percée avec deux candidats, plus ou moins trois : Adama Kanazoé (AJIR) et Tahirou Barry du PAREN. C’est une prouesse, pour ces jeunes, qui on s’imagine, ont dû racler le fond de leur tirelire pour réunir les 25 millions de caution. Ils espèrent évidemment que les électeurs le leur reconnaissent. Entre les deux eaux, ou les deux générations, se trouve un certain Jean Baptiste Natama. Jeune pour les grands candidats, mais Kôrô pour les deux précités.  

Sous réserve, de nouvelles déclarations, puisque le délai court jusqu’à ce 21 août à minuit, on devrait avoir une douzaine de présidentiables. Hormis les dossiers incomplets, ce serait une très grande surprise, que le Conseil recale les prétendants sur la base de l’article 135 du Code Chérif. On devrait en avoir une première réponse aujourd’hui ou le 24 août au plus tard, lorsque l’institution de Kassoum Kambou rendra ses décisions dans les contentieux d’inéligibilité pour les députations.

Sous cette réserve donc, le décryptage des dossiers donne :

-          Deux favoris, Roch et Zéph ;

-          La présence d’au moins quatre candidats de l’ex majorité ; Eddie, Gilbert, Ram et Djibril. Une présence en force donc, puisqu’ils représentent près de 45% des prétendants. Les candidats de l’insurrection, sont légèrement dominants, mais les lois de la compétition les divisent déjà et ils vont devoir s’aligner sur l’un des deux favoris, au deuxième tour. Dans l’hypothèse très probable d’un deuxième tour, au regard des bagarres sans concession qui ont déjà commencé et qui vont laisser des ressentiments, les candidats de l’ex majorité pourraient apparaitre comme les faiseurs de roi. Du reste l’attitude qu’il faut avoir à leur égard fait déjà de grosses polémiques au sein des familles politiques insurgées. Mais il est probable qu’au niveau de l’ex majorité, la préoccupation première c’est de faire un score honorable, pour se laver de l’opprobre des 30 et 31 octobre et retrouver l’arène politique avec plus de légitimité. 

En regardant toujours les prétentions, Ram et Sankara sont les doyens des compétiteurs. Ils ont déjà pris part à la compétition à plusieurs reprises. Deux fois pour maitre Sankara et trois fois pour Ram Ouédraogo. Les deux ne sont pas favoris pour autant. Les deux sondages connus à ce jour font de Bénéwendé Sankara, le troisième ou le quatrième larron de la compétition. Quand à Ram, s’il est finalement candidat, ce sera franchement pour satisfaire son égo que pour autre chose.

Enfin, malgré la loi sur le statut nouveau de l’armée, on devrait avoir, au moins un haut gradé. Mais il faut attendre que le Conseil Constitutionnel se prononce d’abord, pour que chacun des prétendants actuels aient la licence pour compétir. On a vu en avant-goût, les démonstrations de forces. Les sages du Conseil Constitutionnel doivent sûrement s’en amuser tout en mesurant la responsabilité qui est la leur.  

 

PS. Pour la chronique du mercredi 19, sur les inculpations des ex ministres.
Dans la journée du 18 août, Arthur Kafando, ex-ministre du Commerce, joint pourtant par la gendarmerie le 17, n'a pas répondu à la convocation des juges. Pour les proches de l'instruction il ne pouvait qu'avoir fui, surtout que toute la journée du 18 personne n'a pu le joindre. Finalement il s'est présenté le lendemain. Les juges l'ont inculpé et l'ont mis sur mandat de dépôt. Ils sont maintenant trois, les ex-ministres à la MACO.    


21/08/2015
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