Sans Détour

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La cedeao met la pression sur Kafando

La réunion au sommet d’Accra, de la CEDEAO, a mis la pression sur Michel Kafando sur deux points de la politique intérieure. La loi Chérif, qui n’est toujours acceptée par la communauté ouest africaine et l’éventualité d’un report de la présidentielle du 11 octobre prochain.   

 

Sur la première préoccupation, le Conseil de médiation et de sécurité de la cedeao, qui s’est réuni 48 heures avant la rencontre au sommet, a fait une mention express sur la question à l’intention des chefs d’Etat. Une mention que ces derniers ont entériné comme « un principe important ». L’inclusion doit être, donc le substrat des élections à venir, en octobre 2015, mais aussi en janvier 2016.

On peut imaginer au regard de cette position des hautes instances de la cedeao, que le verdict de la Cour de Justice de la communauté, saisie par les membres de l’ex majorité, ne devrait pas s’en éloigner. Kafando revient de cette rencontre avec une pression supplémentaire, surtout dans la perspective de sa visite en France. Paris, comme on le sait, tient à l’inclusion et avait jusque là, réservé d’officialiser sa position, attendant que les instances africaines se prononcent d’abord. Au niveau de la cedeao c’est fait. Hollande qui reçoit dans quelques jours, Michel Kafando a de quoi s’appuyer pour l’acculer encore plus. Lui exiger non seulement « l’inclusion », mais surtout d’indiquer, comment faire pour reporter la loi Chérif, sans toucher au calendrier électoral.

Cette seconde question, est pour l’instant, dans l’ordre des spéculations, mais elle bruit tellement qu’elle commence à inquiéter les organisations sous régionales et les partenaires bilatéraux du pays. Annick Girardin, la secrétaire d’Etat à la Francophonie, de la France s’en était inquiétée, lors de sa dernière visite au Burkina en fin avril dernier.

Le Conseil de médiation et de sécurité de la Cedeao, commence aussi à s’inquiéter de la question et en a délibéré à sa session préparatoire de la rencontre des chefs d’Etat. Il a tenu à faire une mention sur la question sous forme « d’exhortation » à tous les acteurs de la transition à qui il enjoint de « respecter scrupuleusement le calendrier électoral arrêté pour la tenue de l’élection présidentielle le 11 octobre ».

La CEDEAO dans cette exhortation nomme deux questions qui doivent être « scrupuleusement respectées » ; la présidentielle à la date du 11 octobre 2015. Ce scrutin doit se tenir impérativement. L’élection d’un président en octobre emporte le reste.

Alors que de plus en plus de doutes subsistent sur la volonté des instances de la transition de tenir le délai électoral du 11 octobre, l’écho qu’en donnent les instances sous régionales et les partenaires du pays, montre que ce n’est pas une vue de l’esprit. La réponse de Kafando, selon qui « la question n’est pas à l’ordre du jour » ne dissipe pas les soupçons. Parce qu’une telle réponse laisse croire « qu’elle pourrait l’être ».

La CENI a fini sa révision exceptionnelle des listes électorales. Le fichier doit être prêt à date. En attendant d’y revenir, elle apparait déjà, comme peu fructueuse, à peine 500 milles nouveaux inscrits. Et très chère, environ 7 milliards pour inscrire à peine 25% du potentiel à recenser. Il y a sans aucun doute un problème quelque part. 



20/05/2015
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