Sans Détour

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Chronique de jeudi 11 juin

Ablassé a fini par demander pardon !

 

Ah l’opinion publique ! Ah qu’elle est belle et surtout très efficace !

 

Il n’a pas fallu plus de trois jours, pour qu'elle oblige, d’abord Ablassé Ouédraogo, le patron du Le Faso Autrement à s’expliquer et puis de guerre lasse à se résigner et à demander pardon.

Il faut dire que ce Burkina dont nous avions rêvé depuis des années, où ce sont les citoyens qui sont les maîtres du jeu, est là et bien là.

Ablassé qui a cru qu’une simple dénégation lui aurait permis de se tirer d’affaire découvre que « vraiment rien, n’est plus comme avant ». L’opinion publique de notre pays a mûrie et n’accepte plus d’être menée en bateau. Les erreurs politiques se paient cash. Les fautifs n’ont d’autres choix que de s’excuser et de demander pardon.

Pour Ablassé, il faut espérer que l’opinion se contentera des excuses publiques et ne l’obligera pas à renoncer à sa candidature. Mais c’est vrai que si Le Faso Autrement était, n’y voyez aucun mépris, un parti de masse et non un parti de son leader, la meilleure façon de circonscrire les dégâts sur l’image du parti, aurait été que Ablassé passe la main. Parce que cette affaire a définitivement plombée sa candidature. Mais on n’est pas encore à cette étape. Le processus est à son début et déjà, il est formidable d’un établissement des valeurs nationales avec lesquelles, il est interdit de jouer. Faut plus toucher à certaines choses. Les valeurs nationales sont tellement bien gardées, quand c’est l’opinion nationale qui en est le vigile intraitable.

C’est en cela que cette campagne électorale va être très intéressante. Les candidats ou ceux qui font acte de candidature ont intérêt à se mettre au diapason de l’esprit national.

Et on remarque en même temps, comment l’estime, la considération publique est fragile et c’est une quête permanente. Ablassé, hier seulement Hérault d’une transition, dont la parole était bue est devenu l’espace d’une interview, le plus honnie du Burkina. Peut-être se croyait-il inatteignable depuis son piédestal « de gourou de la transition » ?

On aura compris donc, l’opinion nationale proscrit du débat public ; les origines et les croyances. Il faut espérer que le monde de l’opinion et celui des électeurs se rencontre. En ce moment effectivement les valeurs seront respectées. Si ceux qui sont intransigeants sur les opinions devaient se détourner des urnes, ils n’empêcheraient pas que ce qu’ils proscrivent continue de charpenter la vie nationale. C’est pourquoi, le maigre résultat de la révision exceptionnel des listes électorales interpelle. Plus d’un million et demi de nouveaux inscrits, espéré. A peine 800 mille se sont effectivement inscrit. La question que l’on peut se poser, est-ce que les statistiques ont vraiment bien élaborés ? Bref !

Le tollé provoqué par la saillie de Ablassé, une indication très sérieuse que les hommes politiques ne peuvent plus faire n’importe quoi dans ce pays. On peut être certain, que la campagne sera scrutée. Que le vainqueur du 11 octobre sache à l’avance que ce ne sera pas une partie de plaisir, que de gouverner désormais les burkinabè. Nathalie Somé qui a explosé le CSC a définitivement aussi libéré la parole. Ce machin ne peut plus prendre ces fameuses « mesures conservatoires » qui sont en réalité des censures, pour protéger les princes. Chacun devrait se préparer à s’expliquer, à convaincre ou à se démettre.       

  



11/06/2015
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