Sans Détour

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Alerte Info

        Affaires Bassolé


 L'Etat Burkinabe

fait choux blancs à la Cedeao !

image Bassolé.jpg

 

 

Si les informations en provenance de Abuja sont confirmées, L'Etat Burkinabe aurait, pour la deuxième fois, été rétorqué par la juridiction sous régionale.

Sur les deux requêtes introduites par les conseils de Bassolé, L'Etat Burkinabe n'a été suivi dans aucune de ses prétentions.

 

1. Sur les avocats étrangers
 Les juges de la Cedeao disent que les droits de Djibrill Bassolé ont été violés et ordonnent à L'Etat Burkinabe de le rétablir. En cela les juges communautaires vont dans le sens de la Cour de cassation Burkinabe qui avait sur ce point émis deux avis : "le juge militaire avait outré passé ses prérogatives" et avait "violé les droits de la Défense de Djibrill Bassolé "

 

2. Sur les écoutes téléphoniques:
 Les juges réservent leur décision pour l'instant. Ils disent "n'y avoir lieu à se prononcer, en l'état, sur les écoutes téléphoniques". Sans doute attendent-ils que tous les recours internes soient épuisés.


 Si on devrait utiliser le langage électoral à ce stade on dirait "ballottage  favorable à Djibrill Bassolé".
 L'année dernière, à cette même période, la même cour de justice de la Cedeao deboutait L'Etat Burkinabe sur la loi Cherif, le Code des insurgés.

Nous allons y revenir au cours de la journée, à mesure que les informations se préciseront

 

Ahmed Newton Barry


01/07/2016
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chronique politique

Municipales 2016

L’abstention profite au MPP et sanctionne l’opposition !

 

 

Carte Une.jpg Municipales 2016: Burkina s'habille à "Orange"

 

Le message politique du dernier scrutin municipal est fort énigmatique.

Le taux d’abstention faible est en soit un message. Mais lequel ?

 


C’est l’histoire du crapaud qui est violemment jeté dans une mare par quelqu’un qui ne lui voulait pas de bien. Or le crapaud dans la mare est bien chez lui. D’aucuns avaient souhaité une bouderie des urnes pour sanctionner le pouvoir du MPP. Il apparait que l’abstention lui a plutôt profitée.


Les municipales du 22 mai sont-elles une sanction, par le minable taux de participation ? C’est l’expression, à tout le moins, d’une désaffection pour la politique telle qu’elle apparait aux yeux des citoyens. Il y a donc un problème avec le système. Par contre ceux qui l’incarnent le mieux, (faut-il y voir un paradoxe ?) continue de tirer leur épingle du jeu. Le MPP sera, sans aucun doute, le grand gagnant de ces municipales. Il se produit la chose suivante ; le système ne satisfait pas les burkinabè, mais ceux-ci s’abstiennent d’en contrarier les effets. L’insurrection est passée et les gens sont retournés à leurs habitudes ; « vivre en marge du système ». Le système représentatif a visiblement du mal à s’ancrer dans notre pays.

 

Un taux proche de la moyenne !

 

 A l’avant dernière municipale, celle avant les couplées de 2012, le taux de participation était d’environ 49%. Celle du 22 mai devrait franchir difficilement le seuil des 40%. Dans les deux grandes villes du pays, Ouagadougou et Bobo Dioulasso, la participation sera aux alentours de 25%. C’est-à-dire seul un électeur sur quatre est allé voter. Mais de façon globale donc, cette faiblesse du taux de participation à ce type de scrutin, n’est pas exceptionnel.


Un échiquier politique recomposé largement autour de la principale force politique qui a régenté le pays pendant près de 27 ans. Les scores cumulés MPP et CDP ramènent aux proportions des années Blaise. Il est symptomatique qu’en dehors du PDS/METBA, avec son fief de Dori, c’est le CDP qui a pu aussi conquérir un chef-lieu de région ; Ziniairé, le fief de Blaise Compaoré (comme par hasard !!!). L’opposition, dans son ensemble est à la traine. L’UPC pourrait diriger plus de mairies qu’en 2012. Mais aucun chef-lieu de région. Ni Manga, ni Tenkodogo pour Zéphirin. Zones qu’on peut considérer comme ses fiefs naturels. Comme lot de consolation, probablement quatre arrondissements de Ouagadougou, en alliance avec le CDP principalement. On le voit donc, le CDP reste une force politique de l’échiquier et un faiseur de roi.


Les insurgés « halal » s’effondrent !


 Les municipales ne réhabilitent pas les « authentiques » insurgés. L’Unir/PS ne s’en sort pas. Même cette fois, il n’a pas pu conquérir Yako. Pourtant c’était l’occasion. En terme de contrôle des communes, les résultats provisoires officiels de la CENI, sauf erreur, ne laissent pas entrevoir que le parti de Benewendé va faire mieux qu’en 2012. Le PAREN de Tahirou Barry ne profite pas de l’effet présidentiel. Il devrait récolter peu de conseillers et se consoler probablement d’une commune rurale. A Ouagadougou, c’est zéro conseiller pour le PAREN. L’AJIR de Kanazoé non plus ne va pas mieux. Le Faso Autrement ne brille pas non plus. Surement un conseiller de-ci, de-là, mais guerre mieux. Au Kadiogo, il a pu pêcher un conseiller à l’arrondissement 3. Pas plus.


Les endurants et les émergents


Les endurants, au Kadiogo c’est sans conteste l’ODT de l’insubmersible Anatole de l’arrondissement 4, qu’il a toutes les chances de diriger encore. Il est en pole position et fait jeu égal avec le MPP. Le CDP en position d’arbitre. Les émergeants ce sont la NAFA, incontestablement qui remporte Réo, fief de son fondateur, le NTD, allié du MPP, qui engrange 3 postes de conseillers au Kadiogo. La NAFA, encore, dans l’arrondissement 7, celui de l’incident de la campagne électoral, s’en sort avec un conseiller. Même à l’intérieur du pays, à Yagha et Gorom le parti de Djibril Bassolé fait bonne figure.


Ceux qui s’effondrent !


L’ADF/RDA globalement s’effondre. Aucun conseiller dans les douze arrondissements de la capitale. A Ouahigouya, l’activiste Tass-Tass passe les mailles du filet, presque en solitaire. Dans le Yatenga, dernier bastion de l’Eléphant, aucune commune conquise. A Bobo Dioulasso, l’autre place forte de ce parti, les résultats n’ont pas été bons.
Une nouvelle législature et pas encore de rupture !


La première législature municipale de l’après Blaise, reste marquée par la domination de ses ex ouailles. MPP et CDP mènent la danse. L’UPC n’a pas réalisé de percée. Les insurgés « authentiques » non plus. Les bastions n’ont pas été renouvelés. Le PDS/METBA garde Dori. Le CDP s’emmure à Ziniaré.


Le MPP est le grand gagnant de cette élection. Il devrait contrôler 11 chefs-lieux de région sur les treize que compte le pays. Seuls Dori et Ziniairé lui échappe. Bobo Dioulasso, la deuxième ville du Burkina, lui a fait totalement allégeance. Tous les six arrondissements sont MPP. Salia Sanou, accueilli triomphalement après sa libération de prison n’a pas pu conserver la capitale économique dans le giron du CDP.


Koudougou la rebelle a aussi succombé. Il faut dire que le MPP a pu débaucher un gros poisson local, Beréwoudgou Boukaré. C’était l’auteur de la bonne performance du CDP aux législatives à Koudougou. Mais l’intéressé lui-même s’en défend. Il n’était pas présent pendant la campagne des municipales et cela a été « difficile pour ses camarades » admet-il.


26/05/2016
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Débat

L’incivisme à la sauce de nos turpitudes


L’incident de Dédougou, avec les violentes attaques contre les gendarmes et leurs familles,

suite au décès d’un prévenu, au CHR, pris de malaises dans les locaux de la gendarmerie,

repose le débat sur comment résoudre l’incivisme.


Les avis sur la question sont tranchés et nombreux. Mais retenons la thèse qui s’exprime avec le plus de véhémence. Pour mettre fin à l’incivisme, selon les tenants de cette thèse, il faut attendre l’avènement d’un gouvernement de « gens vertueux ».
Où sont-ils ces oiseaux rares ? Pourquoi ils n’arrivent pas au pouvoir ? Depuis 1958, avec le gouvernement de Ouézzin Coulibaly, le premier gouvernement de notre pays, tous les régimes et toutes les équipes qui se sont succédé ne sont pas assez vertueux à nos yeux. Pourtant ils émanent tous du peuple burkinabè. Aucun n’est venu d’ailleurs. Aucun n’est d’une autre nationalité.
Ces gens viennent de nous (plutôt, nous venons d’eux). Pourtant ils ne sont pas parvenus à implémenter la gouvernance vertueuse qui nous est très chère. Où se trouve l’erreur ? Est-ce que le problème ne réside pas en chacun de nous ? Sommes-nous, individuellement pris, vraiment meilleur à ceux que nous mettons itérativement au pilori ? Je vous livre mon sentiment après avoir passé assez de temps à retourner la question dans tous les sens :
Primo ; à la vérité nous sommes les parfaits clones de ces gens. Nous refusons de voir l’imagine trop ressemblante qu’ils nous renvoient quand nous les regardons.
Secundo ; C’est la psychanalyse qui nous l’enseigne, à trop détester l’image que nous renvoie le miroir, on sublime le dénie, en nous en prenant au miroir.

 

Pourquoi j’en suis arrivé à cette conclusion ?
Les constats suivants :

 

Depuis le tournant des 1980, ce sont les élites issues des groupes politiques, de gauche ou se réclamant comme tel, ayant érigés la « vertu gouvernante » en règle de contestation, qui ont les rênes du pays. Les choses se sont-elles améliorées pour autant ? Hélas, elles se sont empirées. On admet aujourd’hui que la génération des Gérard Kango Ouédraogo, ceux de la troisième république, sont des enfants de cœur, en matière de détournement de bien public, comparée à celle de la quatrième République. Et pourtant Dieu sait comment les Gérard ont été détestés. Haïs même, par la génération que nous haïssons, à notre tour, aujourd’hui.  


J’entends d’ici, certains rétorquer que les meilleurs de cette génération, ceux qui se sont repliés au PCRV, essentiellement, n’ont pas pu gouverner. Ils seraient de ce point de vue l’exception qui confirme la règle. Admettons. Mais pourquoi donc les gens biens, dans un pays totalement mue par le « bien, le juste et le vertueux », n’arrivent pas à accéder au pouvoir ? Ces gens n’y arrivent aucunement, ni par les urnes, ni par les coups d’Etat. Le grand soir attendu depuis 57 ans, ne pointe toujours pas le bout du nez. Que se passe-t-il ?
Pour avoir pratiqué ces gens « présumés biens » dans les organisations démocratiques qu’elles ont géré, la bonne gouvernance n’était pas au rendez-vous, pour ne pas dire plus. Il n’y avait pas l’alternance non plus. Un exemple ? Au Centre de presse Norbert Zongo ; les organisations régnantes ne connaissent ni bonne gouvernance, ni alternance. Si les meilleurs de la génération de cette période avaient accédé au pouvoir, rien n’indique que le sort du pays s’en serait trouvé amélioré.

 

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« En rapport avec l’incivisme, il ne faut pas attendre l’avènement d’un gouvernement vertueux, pour le revendiquer et l’instituer. (…) 

Usons de notre devoir de citoyen, notre carte de vote, pour renvoyer les équipes gouvernantes incompétentes et amorales.

A force de les changer, nous finirons par tomber sur les bonnes et les vertueuses ».   

 

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Dernier exemple, de cette série, la transition et notamment le cas particulier du CNT. Cette institution, plus que le gouvernement de Zida, symbolisait « le cœur de l’insurrection. Le foyer incandescent de l’insurrection ». Le CNT a-t-il fait mieux ? En attendant les rapports d’audit sur la gestion du CNT, je prends le risque d’affirmer (je me répète à la vérité) que c’était la pire des législatures depuis 1992.


Nous avons donc un problème. Nous détestons tous la mauvaise gouvernance. Mais ceux d’entre nous qui ont eu l’occasion, à l’exception de Thomas Sankara, de gérer le pays, ce sont révélés pires que ceux qu’ils ont remplacé. C’est la malédiction du dicton : « A quoi bon d’avoir triomphé des barbares, si c’est pour devenir comme eux et faire pire qu’eux »


En conclusion, en rapport avec l’incivisme, il ne faut pas attendre l’avènement d’un gouvernement vertueux, pour le revendiquer et l’instituer. Je propose que nous nous investissions à l’implémenter. Comme nous avons gagné le droit à l’alternance, usons de notre devoir de citoyen, notre carte de vote, pour renvoyer les équipes gouvernantes incompétentes et amorales. A force de les changer, nous finirons par tomber sur les bonnes et les vertueuses. Mais avant, faisons un travail sur nous-même. Acharnons-nous à nous corriger, nous-mêmes. Jusque-là, pendant près de 57 ans, nous nous sommes acharnés sur ceux qui nous ont précédés. Plus nous les avons détesté et plus nous leur ressemblons en pire.


10/05/2016
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Président Roch

Sorts de la transition !

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Les 100 premiers sont passés. Il faut que dans les 100 jours à venir, on ne parle plus de transition.

Mais du gouvernement Roch. De ce qu’il est en train de faire et d’un pays qui renoue avec la normalité.

 

Le piège sans fin d’une transition qui ne veut pas finir, est mortel pour le régime du MPP. La transition a échoué à régler les problèmes qui ont provoqué son avènement. Elle en a produit elle-même, contribuant à carabiner l’héritage qu’elle laisse au régime qui lui succède. Cet héritage est lourd. Ceux qui l’ont produit ne se contentent pas de l’avoir produit, ils veulent et veillent qu’il enferme leur successeur.


C’est le piège dans lequel Roch doit prendre garde de ne pas se laisser enfermer. La transition est terminée. Il faut laisser aux institutions habilitées d’en faire le nécessaire devoir d’inventaire de s’en charger.  C’est ce que vient de faire l’ASCE-LC dans les deux rapports produits. Ces deux rapports n’épuisent pas l’inventaire, qui doit continuer. Ensuite la justice devra prendre le relais, sans passion ni pression. Les institutions de veille, la presse et les organisations de la société civile (syndicats et autres institutions de lobby) doivent faire la sentinelle.
Dans l’urgence !


Il faut veiller à décrisper l’ambiance nationale. On n’est plus ni dans l’insurrection, encore moins dans la transition. Nous avons renoué, avec les élections du 29 novembre, avec la normalité républicaine. Un président pleinement élu avec ses prérogatives ; conduire le pays et rendre la vie meilleure aux burkinabè, selon un programme validé par les électeurs. Une assemblée des députés, avec une majorité qui se dégage en faveur du président et qui doit jouer pleinement son rôle législatif. Enfin, la justice rénovée, structurellement en position d’assumer son indépendance. Elle est la clé de voute de l’état de droit. Pour se faire, il faut qu’elle se garde de substituer la tutelle du politique par celle d’un lobby. Fut-il le plus bien intentionné du monde.


Les questions résiduelles aux institutions dédiées !


La justice militaire doit impérativement se sortir de l’instruction du putsch du 17 septembre. Ce putsch est devenu, par la force des choses, la contradiction principale entre burkinabè. Il faut le juger. Une instruction interminable, même fondée, aggrave les crispations sociales et empêche la normalisation vitale avec les voisins. Certains n’en ont curent. Trop enfermés dans une délectation infinie d’une vengeance dont ils ne se lassent pas. D’aucuns disent, d’ailleurs, « qu’il faut tuer l’ennemi et non se réconcilier avec lui ». Une logique absurde qui a toujours enfanté un monstre insatiable d’ennemis. Il suffit d’observer les enchainements de l’année de la transition et sa faculté à produire de nouveaux ennemis. Il y a eu d’abord une première vague de nouveaux ennemis avec la loi Cherif, le putsch en a produit son lot et plus récemment les audits en ont accouché leur part d’ennemis. C’est une série sans fin. La machine à éliminer les ennemis, comme on le voit, à un garde-manger bien garni. Je ne sais pas si c’est une bonne perspective pour notre pays.


Que l’instruction du putsch s’achève. Nous sommes un pays habitué aux putschs. Nous avons pour ainsi dire une bonne expertise en la matière. En 2003, le putsch de Naon-Ouali, a été instruit en quatre mois. La mise en accusation était intervenue en février-mars 2004 et le jugement en avril. Celui du 16 septembre dure maintenant depuis 7 mois et l’instruction est loin d’être bouclée. Il y a actuellement en prison à la MACA près de 74 personnes. Les arrestations se poursuivent et l’instruction aussi. En raison de sa charge de passion très élevée, le juge d’instruction, surtout qu’ils sont trois, ne gagnerait-il pas à se bouger ? Les habitués des prétoires savent que l’instruction peut se poursuivre même au moment du procès, si c’est nécessaire. Le juge d’instruction gagnerait à faire le point du niveau du dossier et de s’interroger si vraiment aujourd’hui il n’a pas assez d’éléments pour élucider les causes et les motivations du putsch ? Et s’il n’a pas entre ses mains les principaux acteurs du putsch.


Ce qui est certain, ce putsch est un poison pour le gouvernement de Roch. Plus il dure, plus il pourrait « flinguer » son quinquennat. Certains acrimonieux disent que s’il n’avait pas été déjoué, Roch ne serait pas devenu président du Faso. C’est peut-être vrai. Mais si son jugement devrait ne pas se réaliser dans un délai raisonnable, ce putsch pourrait hypothéquer le mandat. A lui seul, il empoisonne le climat dans le pays, maintient la suspicion avec beaucoup de voisins ; la Côte d’Ivoire, le Togo et le Sénégal. Avec la dernière arrestation de l’ex bâtonnier Mamadou Traoré, Dakar se retrouve visé, puisque l’un des griefs est que le président Macky se serait concerté avec l’ex bâtonnier qui l’aurait conseillé dans la rédaction de la déclaration finale de la médiation. Cela met le président Sénégalais très mal à l’aise. Un malaise de plus.


Les versatilités d’une opinion piège !


 L’opinion qui s’est instituée gardienne « des acquis » de la transition a montré sa versatilité avec la décision de la Cour de cassation dans l’affaire des mandats. Cette décision qui ne va pas dans son sens, lui a fait oublier son propre crédo : « laissons la justice faire ». Elle exige donc que Roch intervienne. Et visiblement, il semble y avoir cédé avec l’annonce du commissaire du gouvernement d’une reprise imminente des mandats. Or la bonne attitude aurait consisté pour Roch de rester sur sa posture énoncée et assumée « de la séparation des pouvoirs ». Ensuite, il eut fallu que les dignitaires et les partisans du MPP se mouillent dans un devoir d’explication. Seulement on a le sentiment qu’il suffit d’un coup de gueule des « gardiens des acquis de la transition », pour provoquer un « repli en désordre » et même une surenchère inappropriée.
Si ces mandats avaient été pris en violation des procédures, c’était justement par le fait d’une pression et d’une ambiance sociale inquisitoriale. On aurait pu espérer que leur reprise, maintenant, se fasse dans la sérénité « de l’intime conviction du juge ». C’est raté et c’est dommage.  Est-ce que honnêtement le mandat contre Soro doit être repris ? Selon nos informations, Interpol Côte d’Ivoire a répondu à la justice militaire burkinabè, qu’il n’allait pas exécuter le mandat contre Soro. Dans beaucoup de pays de l’UEMOA, pour ne pas dire tous, Interpol ne va pas exécuter ce mandat. A quoi peut-il bien servir ? C’est un mandat inexécutable. Sa reconduction contrarierait pour un bon moment, la normalisation avec la Côte d’Ivoire. Or cette normalisation urge.


Allons vite à la réconciliation ;

 

Cette ambiance « agit-prop », ce climat d’insurrection permanente est bien un fonds de commerce. La prolongation de l’ambiance de la transition sert bien certains intérêts. Il y en a qui ne se résolvent pas à quitter la scène, malgré que le concert est terminé.
Un quinquennat c’est vite passé. Roch n’a pas le temps. Il a intérêt qu’on ne lui vol pas un seul jour du mandat. Chaque jour perdu est un passif à son actif. Pour ceux qui ont intérêt à lui pourrir le mandat, a contrario, c’est un actif à leur actif. Le président a encore toutes les cartes entre ses mains


30/04/2016
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Justice militaire

Quand une instruction fait l'unanimité contre elle!

 

La sortie du syndicat des avocats du Burkina à propos du sort fait à leur confrère l'ex bâtonnier Mamadou Traoré, par certains de ses passages rejoint et corrobore ce que nous n'avons de cesse de dire à propos de cette instruction du juge militaire. Nous ne sommes pas spécialiste pour autant. Mais juste un observateur attentif de la chose judiciaire et parce que les droits humains sont le fondement de toute notre action.

 

Nous nous sommes régulièrement inquiété de ce que l'instruction par certains aspects ignorait le respect des règles. L'exemple que nous avions avancée était en rapport avec le cas précis de notre consoeur Caroline Yoda. Son crime c'est d'avoir dans un reportage le 18 septembre osé donner la parole "aux pro-pusch". Pour les "résistants" qui ont beaucoup instrumentalisé la justice militaire ce simple fait constituait un crime de "collusion avec les putschiste". Or c'est le B-A BA du travail de journaliste; donner la parole à tous les protagonistes .Dans l'ambiance inquisitoriale et de terreur de l'immédiat après putsch, personne ne pouvait dire mot au risque de se faire embastiller, le meilleur des cas (ça n'a toujours pas changé. Certains pensent continuer à terroriser ceux qui refusent de se taire en les menaçant de diffuser des choses compromettantes sur eux). Le pire des cas, sa maison était désignée à la vindicte populaire, à l'image du sort qui a été fait à Monsieur Natama Jean Baptiste, dont la maison est partie en feu.

Il est donc heureux que le syndicat des avocats burkinabè insiste sur l'impératif que " Les poursuites doivent absolument être exercées dans le strict respect des règles qui sont les seules gardiennes de tous, dans une République sérieuse". Si tous les mandats d'arrêts sont aujourd'hui cassés, c'est faute pour le juge militaire d'avoir cédé à l'euphorie, "le temps du populisme" dont a parlé le syndicat des avocats burkinabè.

 

Il faut donc que la loi reste et demeure la seule référence. L'ennemi de la justice reste toujours les lobby, même quand ils sont animés de bonne foi. Or dans cette instruction une certaine opinion a décidé d'en faire son affaire personnelle. C'est elle qui met en accusation, annonce les poursuites et les juges militaires exécutent conformément aux désidératas de cette opinion. L'insurrection et la résistance sont venus habiter "la justice militaire" avec tous les méfaits que l'on peut imaginer. Le juge n'est plus libre. Il n'est plus indépendant et c'est en cela que cette mise en garde du SYNAF vaut son pesant d'or " L’autorité juridictionnelle qui a peu de respect pour les règles de procédure ne rend service à rien ni à personne, hormis peut-être, le fait qu’elle se ferait passagèrement plaisir à elle-même, ce qui, semble-t-il, est totalement étranger à sa mission".

 

La preuve que la justice militaire n'inspire pas confiance, c'est le refus des supérieurs hiérarchiques des juges militaires de déférer devant eux. De prime à bord, cela peut paraître inacceptable. Dans une république, personne n'est au dessus de la loi. Les gradés n'ont donc pas raison de refuser de déférer au juge. Mais le problème ce sont les soupçons d'instrumentalisation du juge militaire. Les chefs militaires, en vérité, pas qu'ils se reprochent ou pas quelques choses, mais parce que une certaine opinion, la même, a déjà instruit contre eux, "un procès en collusion ou en couardise". Une convocation dans ces circonstances est absolument à charge, comme d'ailleurs l'ensemble de l'instruction militaire depuis le début. Une convocation devant le juge militaire c'est immanquablement "le mandat de dépôt à la clé". Comment est-ce possible? Quelle est cette instruction qui entend plus de soixante personnes et qui les dépose tous à la Maison d'arrêt?
Il n'y a même pas un, sur les soixante, dont le degré d'implication est moins grave que celle de Gilbert Diéndéré, le premier impliqué, pour écoper juste d'une inculpation avec liberté?

Le juge militaire est évidemment, le seul qui apprécie. Il ne s'agit pas de lui dénier cette prérogative. Mais est-ce possible que dans une instruction où le juge est conduit par les faits et rien que les faits avec comme boussole la loi, ce soit tout le monde en prison? Et l'exception qui confirme la règle. Qu'en fait-on? Non évidemment et c'est ce qui donne tout son sens à cette inquiétude du SYNAF qui appelle " (...) l’autorité de poursuite à demeurer dans les références de la loi, même quand celles-ci, par ces temps de populisme, semblent dicter autre chose que ce qui est souhaité par une certaine opinion. Le but de la procédure est de parvenir à une justice équitable où tout n’est pas permis ni à l’autorité judiciaire ni aux parties et, de son respect dépendra les résultats du procès, source de paix et d’équilibre de notre société juridique".

 

Une justice militaire qui ne s'amende pas!

 

Nous qui avons l'habitude de nous frotter à cette justice militaire depuis 1999, au moment du jugement de l'affaire David Ouédraogo, nous constatons désespérément que cette juridiction ne s'améliore pas. Jusqu'au putsch de septembre 2015, elle était un instrument entre les mains de Blaise Compaoré et de son régime. Actuellement elle est sous l'obédience de ce que le SYNAF appelle avec à-propos "le temps du populisme". Et c'est très grave. Parce que sous Blaise Compaoré, elle était injuste, mais sous contrôle. Aujourd'hui, elle est toujours injuste, mais "en roue libre". Parce que lorsque le juge n'est pas sous la gouvernance de la loi, il devient un danger pour la société.

L'instrumentalisation du juge militaire accouche toujours des monstruosités. Le mandat d'arrêt contre Soro en est l'illustration. Une simple concertation d'opportunité aurait permis de prendre la meilleure décision dans l'intérêt supérieur de la nation et non juste pour que "le juge se fasse plaisir" en affichant le scalp du PAN ivoirien à son tableau de chasse.


Autre illustration; dans le procès du putsch "Naon-Ouali" de 2003, le juge militaire, contre les règles de procédure avait inculpé Me Prosper Farama, pour "atteinte au secret de l'instruction", parce que le juge militaire le soupçonnait de filer des informations au journal L'Evénement. Il s'est révélé par la suite qu'il en était rien. En son temps, cependant, le juge militaire avait la main moins leste. Me Prosper Farama avait été inculpé mais laissé libre. Il n'empêche c'était le fait du politique. Aujourd'hui, ce n'est plus le politique c'est le monstrueux "temps du populisme". Ce populisme qui se proclame la "vertu incarnée" et qui pille les caisses de l'Etat.


Il faut craindre que la justice militaire, aujourd'hui décriée de toute part, ne se relève pas de cette instruction. De toute façon son existence jurait avec l'Etat de droit. C'est sera ainsi, "la salutaire faute d'appréciation".


28/04/2016
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