Sans Détour

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Chronique du jeudi 13 Août 2015 : L’administration des voiries de Ouaga est-elle en transition ?

Que se passe-t-il avec les voiries de la capitale ? Elles sont pour les plus importantes dans un état de dégradation très avancé et en tout cas jamais vu depuis des années.

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Il faut emprunter la circulaire celle qui passe par le SIAO, justement devant le SIAO et la mairie de l’arrondissement (ex-Bogodogo) pour se rendre compte de l’ampleur de la décrépitude. Quelques associations se démènent, comme « One village », que nous avons rencontré dans la journée du 11 août, pour colmater les dégradations. Mais c’est à un niveau de dégradation si avancé, qu’elles ne peuvent rien.

Où est passé l’administration provisoire de la ville ? La ville n’a pas d’autorités élues, mais la voirie de la ville elle n’a pas été décapitée ! Elle existe et devrait quand même pouvoir programmer les actions d’entretien de routine. Surtout que cela se fait sous une programmation budgétaire déjà établie avant la dissolution, malheureuse c’est vraie, des anciennes communes. Nos voies ne devraient pas souffrir autant, en tout cas pas les principales.

La situation est très sérieuse. Elle nécessite surement une implication de la tutelle. Donc du gouvernement. Il nous revient aussi que la voie qui passe devant la MACO, depuis l’embranchement de Silmandé, devenu Golden Tulipe depuis lors, avait fait l’objet d’attribution ou de réattribution. Sauf que les travaux n’ont toujours pas commencé. Est-ce parce qu’il n’y a pas d’argent ? Même dans ce cas, il faut faire un effort. La transition ne peut pas tout faire, c’est vrai. Mais de là à laisser croire qu’elle ne peut rien faire, c’est un pas à ne franchir. Surtout elle est obligée de faire le maintien de l’existant. Les partenaires ne sont pas encouragés par certaines attitudes des « transitaires », mais si les usagers continuent de payer des taxes routières, c’est pour qu’elles servent à entretenir au moins l’existant. Or c’est l’impression d’un pays en ruine que l’on observe. La voirie dans un pays est l’un des meilleurs baromètres pour évaluer la santé de la gouvernance. Au regard de l’état comateux de nos voiries dans la capitale, on n’a pas beaucoup de peine à réaliser que ça ne va pas bien.

Est-ce vraiment la faute au manque d’argent ? Où la faute à une mauvaise priorisation des interventions ? Très probablement la seconde. En un tour de main et avec l’entregent de l’ex-colonel ministre de l’Administration Territoriale, après un conclave à la résidence de Zida, le 12 juin dernier, des centaines de millions ont été dépensées pour envoyer une armada de spécialistes à Abuja, pour un procès que la transition ne devait pas perdre. Qu’elle a perdu quand même ! Or l’agent judiciaire du Trésor qui est une administration dédiée au contentieux de l’Etat, aurait pu, et il en avait l’expérience, assurer la Défense de l’Etat à un coût modique. Mais Auguste Barry et Zida ont saigné l’Etat pour le profit de cabinets privés, sans même se donner la peine de suivre les procédures en la matière. C’est l’AJT qui a autorité pour constituer des avocats au bénéfice de l’Etat. Pour Abuja, l’AJT a été ignoré, il vient même d’être remplacé, peut-être à titre de sanction, dans des conditions qui ne vont pas maintenir la quiétude au trésor. Qui est à l’origine de cette entorse ? Beaucoup accusent le DUO « Loada-Seni » qui voudrait de la sorte se défausser, de leur déconvenue personnelle dans cette affaire d’Abuja. Ils y étaient comme experts au côté des avocats commis. Une autre source dit avoir posé la même question à Zida, qui aurait répondu : « c’est la faute aux Loada ».

Les syndicats des Finances ne décolèrent pas. Cette nomination pourrait être une raison supplémentaire qui exacerbe la colère déjà forte du personnel des finances et du trésor. Parlant justement d’affaire d’argent, même le personnel du Trésor, en débrayage depuis des jours, parlent plutôt de la mauvaise gestion de l’argent que de son manque. Quand le poisson dit que le caïman a mal aux yeux, comment ne pas le croire ?  Alors lançons un vrai SOS pour les voiries de la capitale ! Surtout que dans quelques jours, en raison des élections capitales de fin transition, le pays va être le centre d’intérêt des media du monde entier. La transition ne doit pas vendanger la réputation établie « d’un Ouagadougou ville propre et bien gouvernée ».

 

 



13/08/2015
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