Sans Détour

Qu’est-ce qui nous attend cette semaine qui commence ?

Primo, la question des législatives est définitivement pliée. Il est heureux que le CDP se résigne à son sort. Du moins c’est qu’il a prétendu, officiellement par la bouche de son patron, Eddie au meeting moyen, du samedi 29, au stade municipal. Il ne rengaine pas toute la menace pour autant, puisqu’il maintient le mot d’ordre « de désobéissance civile ».  Le CDP expérimente ainsi, la dure vie, hors du pouvoir d’Etat. C’est sans doute ce qui explique le zigzague de la ligne politique et des mots d’ordre. Hors du pouvoir, les liens sont lâches et ressemblent à la boule de sable dont les grains sont difficiles à rassembler et à concilier, parce qu’il manque de quoi les mouiller. L’actuelle frange politique, hormis le MPP, qui a fait l’insurrection et qui se trouve en situation de pouvoir, a connu ces moments de spleen où rien ne vous réussit, aucune posture aucune position, surtout quand le doute gagne les rangs et que l’horizon ne promet rien. Le CDP et l’ex-majorité dans son ensemble expérimentent ces moments de galère. Ils vont très vraisemblablement devoir en souper jusqu’à la fin des élections à venir, avant d’avoir le renfort ou le compagnonnage des vaincus amers. Pour l’instant, les insurgés politiques pensent tous qu’ils ont des chances de gagner. Ils sont tous dans l’espoir. Comme qui dirait « l’espoir fait vivre » et aussi refreine les inimitiés morbides, qui attendront les défaites pour exhaler leur parfum. 

Secundo, les prémices d’un combat fratricide s’annoncent maintenant que « le cdp et l’ex majorité », sont out. Il n’y a plus de forces tampons. Les deux grands de l’insurrection sont désormais face à face. Chacun va se constituer sa galaxie. Le MPP avec la famille de gauche, dont un membre historique, le PDS/METBA, disons PDS puisque le METBA est allé se "Yirwa" bien avant; le PDS donc, lui a fait allégeance, ouvrant la voie aux autres lilliputiens de gauche, qui en queue leu leu, viendront déposer leurs maigres baluchons. 

L’UPC par contre aura beaucoup de mal à faire son marché, dans la famille des insurgés, idéologiquement s’entend. Va-t-il lorgner du côté des exclus, comme l’en accusent préventivement, ces rivaux ? C’est sûr que l’ex majorité, le CDP en tête, au niveau des appareils principalement, c’est du « tout sauf le MPP ».  A contrario, l’alliance trop voyante indisposerait, quand même, forcément, l’UPC vis-à-vis du microcosme sociéte civilo-politique des villes et de Ouagadougou précisément. Qu’en sera-t-il dans les campagnes ? C’est tout l’enjeu bien entendu, dans une perspective de rapprochement, qui fera jaser, c’est certain. Mais qui reste politiquement dans l’ordre du faisable et du possible. Le proverbe camerounais « la chèvre broute où elle est attachée » est encore plus vraie en politique.

Bien entendu, l’attention nationale est focalisée sur les recours qui ne manqueront pas, à propos de la liste provisoire des présidentiables, publiée comme prévue avant le 29 août. Sur les 16 présélectionnés, la surprise a été de voir figurer deux prétendants,  Bassolé et Yac. Ce qui conduit à une nouvelle lecture des décisions du Conseil constitutionnel concernant les inéligibilités des législatives. On avait pensé que suivant « les entendus de la décision de la Cour de justice de la CEDEAO », notre Conseil Constitutionnel avait indiqué ce qu’il fallait entendre par « dirigeants ». Il n’en est rien apparemment. Puisque membres du gouvernement qui a décidé de la modification de l’article 37, Bassolé et Yac ont passé quand même les mailles du filet. Eddie est recalé parce que déjà sous le coup d’une inéligibilité. Les recours ne manqueront pas contre les deux. On va dire même un vrai tir de barrage qu’ils vont subir. A ce niveau les recours sont portés par les seuls pré-admis sur la short liste.  On peut s’attendre à ce que, ce soit les seconds couteaux qui dégainent.  

Mais de ça, nous en parlerons dans les prochains jours. NAB