Sans Détour

La CENI a fini le travail préliminaire sur les listes des législatives. Normalement, elles doivent être affichées dès aujourd’hui 10 août, ouvrant du même coup la période du contentieux.

Selon le code électoral, à son article 193 : « ce recours peut être formé devant le Conseil constitutionnel par tout citoyen dans les soixante-douze heures suivant la publication des listes des candidats ». Si c’est effectivement ce 10 août, comme on le pense, alors les recours prennent fin le mercredi 12, sous réserve, évidemment, des précisions de l’instance habilitée.

Deuxième point qui devrait retenir l’attention, quelle sera la taille du bulletin unique pour bien représenter la pléthore de partis et des « indépendants » qui postulent. Sur l’ensemble du pays, ils seraient environ 80. Sur le seul Kadiogo, il y aurait 60 listes. Le bulletin unique pourrait alors prendre l’allure d’un dépliant rendant la tâche complexe aux votants analphabètes, particulièrement, qui devront d’abord s’y retrouver et apposer leur empreinte digitale de sorte à ne pas tâcher à ailleurs. Les partis ont du travail pour former les électeurs.  

Un autre point majeur, la catégorisation des postulants. On peut les classer en quatre catégories :

• Les partis d’envergure nationale. Ceux qui présentent des listes sur les 45 provinces du pays et la liste nationale. Jusque-là, c’était l’apanage du CDP, rejoint plus tard par l’ADF-RDA et l’UPC. Cette fois, la liste s’est agrandie de quatre nouveaux arrivants : Le MPP, un des favoris des scrutins couplés ;  L’UNIR/PS qui fait son entrée dans la cour des grands, pour la première fois depuis 2002, il est national ; Le Faso Autrement qui réalise une vraie prouesse en réalisant un maillage national ; et le NAFA qui fait une entrée en fanfare. Un bébé qui a des dents pour reprendre l’expression d’Adama Kiéma, son secrétaire à la jeunesse. Le PAREN de Tahirou Barry devrait maintenir son niveau de participation à ce type de compétition. Il sera présent dans 39 provinces et sur la liste nationale.  Il est suivi de près par le PDC de Saran Sérémé avec 33 listes, dont la liste nationale.
• La deuxième catégorie, ce sont les partis d’envergure moyenne, au plus une dizaine  de provinces. C’est le gros lot des postulants.
• La troisième ce sont les partis locaux, sur une ou deux circonscriptions seulement. Ils vont compliquer la tâche aux grands partis, surtout après l’épisode de la constitution des listes, qui a fait beaucoup de mécontents et dont le service après-vente n’a pas été convenablement assuré et assumé. 
• Enfin, les Indépendants. Ils font leur entrée pour la première fois. Ils ne sont pas aussi nombreux que l’on espérait. Et puis les plus emblématiques ne sont pas au rendez-vous. Pas de MBDHP, ni de FOCAL. Pas non plus de FRC de Ismaël Diallo, dont on dit qu’il se réserve pour les municipales à venir probablement à Dori, pour assouvir une obsession qui se dérobe depuis 1995.

L’étape tant redoutée sur la route des élections d’octobre est là. On devrait la franchir finalement, inclusivement. S’il y a un risque, ce devrait être celui des quotas genres, et il ne devrait discriminer personne et s’il devait le faire, ce serait « tout le monde pareil ».