Sans Détour

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Sankarisme patrimoine national

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Le retour de la veuve de Sankara a regonflé à bloque les « sankaristes ». Pour certains c’est même une renaissance. Beaucoup n’avaient plus été vues à une rencontre sankariste, tel Valère Somé. Il était juché sur une portière de la voiture de parade de Mariam Sankara, visiblement heureux. Mais l’effet Mariam Sankara peut-il aller au-delà de l’émotionnel ?

Il peut produire l’effet de mémoire. Certains de ceux qui ont vécu les années Sankara et qui avaient décroché peuvent revenir un moment.   

Les jeunes qui n’ont pas connu cette période et qui l’ont idéalisé mettent un visage sur le sankarisme, même si la Mariam qui est revenue ce 14 mai cumule les effets de l’âge et n’est plus la nimbe que l’on voit en photo à côté de Thom Sank. L’idéal en général renvoie « à l’éternel jeunesse ». Mais Mariam par le port altier du Faso dan fani maintient le trait d’union avec ces années Sankara, de l’intégrité de l’auto ajustement et de la promotion d’une économie nationale basée sur le « consommons ce que produisons et produisons ce que nous consommons ».

La convention Sankariste devrait connaitre une affluence plus importante que d’ordinaire. Mais il est peu probable qu’en terme de résultats on aille au-delà. Les acteurs sont les mêmes et ne vont pas accepter s’effacer. Or ils sont pour l’essentiel sur la voie de « la ménopause politique ». Une telle union peut-elle produire de l’allant ? C’est peu probable, sauf à considérer l’effet de foule dans le genre : « mille poussins réunis font peur à l’épervier ». Cependant, il ne s’agit plus de faire peur. Blaise Compaoré que l’on devrait effrayer est parti. Aujourd’hui il faut plutôt séduire. Transformer cet élan immense de sympathie et d’admiration en adhésion au projet politique Sankariste. Pour cela il faut des élites qui ont le profil de l’emploi et un projet politique qui montre en quoi le sankarisme peut constituer une réponse aux attentes d’un Burkina post insurrection.

Cela dit il faut saluer le courage, voir même le culot des leaders sankaristes qui ont, avec les limites évidentes, mais compréhensibles, fait vivre l’idéal Sankara pendant 27 longues années, sous un régime de Blaise Compaoré dont l’obsession était justement de salir et d’effacer Sankara de la mémoire collective nationale. Et Dieu sait qu’il y a consacré les moyens. De Jean Guion avec son association « amitié Franco-Burkina », qui émargeait à Kosyam,  aux hagiographes des dernières années de la « Blaisie » Franklin Nyamsie tout a été fait pour travestir la vérité. Le dernier nommé publie encore sur les réseaux sociaux, une interview où il ressuscite le mémorandum du 15 octobre, qu’il découvre avec 27 ans de retard et où sans aucune vergogne il travestit un passage du livre de Valère Somé, pour étayer ce gros mensonge du Front populaire, vite abandonné par ses auteurs qui n’en croyaient pas eux-mêmes, un traitre mot.   Sankara, au grand dame de ces nombreux falsificateurs de l’histoire, est devenue un mythe qui n’a cessé d’enrager Blaise Compaoré, confer sa dernière interview dans  Jeune Afrique (n° 2792 du 13 au 19 juillet 2014).

Ces sankaristes auront encore un grand mérite, s’ils savent lire « le signe des temps ». 



16/05/2015
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