Sans Détour

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Que veut Blaise et que peut-il encore ?

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L’ex président serait en train de fomenter quelque chose contre le Burkina, c’est l’avis presque recoupé de certains services de la sous-région et de nos partenaires principaux. Blaise Compaoré a été reçu, en catimini et loin des objectifs de la presse par deux présidents de l’Afrique Centrale. Le congolais Denis Sassou Nguesso et le gabonais Ali Bongo Odimba. Ce périple survenu après le séjour au Maroc a affolé les indicateurs des services de renseignement. Deux hypothèses et une même conclusion.

La conclusion d’abord : Blaise Compaoré ne veut pas prendre sa retraite. Il pense pouvoir peser encore sur la politique nationale et voudrait se donner les moyens d’y parvenir. C’est là où interviennent les hypothèses. La première, Blaise Compaoré se serait mis en tête de venir au secours de sa famille politique, bien mal en point depuis sa fuite. Le CDP se cherche, ses cadres sont en hibernation, quand ils ne sont pas en fuite hors du pays. Il en est de même pour les autres formations politiques membres de l’ex-majorité présidentielle. Principalement le RDA, en bien mauvaise posture. Pour eux Blaise Compaoré aurait entrepris de rassembler d’abord de l’argent et ensuite de favoriser leur réhabilitation. Pas seulement, croient savoir nos services de renseignement qui pistent toutes les personnes susceptibles de commercer avec l’ex-président. Il semble selon certaines indiscrétions que les services burkinabè sont vaincus que Blaise Compaoré voudraient agir à travers le CDP, l’ADF/RDA et la FEDAP/BC pour créer et entretenir des troubles dans le pays. Est-ce pour cela que les services du ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité ont pris les devants, en procédant à leur suspension ? Il y a un point de presse de clarification que le ministre Auguste Denise Barry doit tenir ce 24 décembre. Il devrait sûrement faire des révélations.

La deuxième hypothèse que l’on peut lire dans les notes de certains services, c’est que Blaise Compaoré serait sur le point de fomenter une rébellion contre le Burkina. Il en a les moyens et il sait y faire. Par le passé beaucoup de pays voisins avaient soupé de ce savoir-faire machiavélique. Il serait donc sur le point de le faire gouter au Burkina. Sur quoi se fondent ces allégations ? Blaise Compaoré n’aurait pas digéré les « trahisons » successives dont il croit avoir été victime de la part de ses proches. Il voudrait en découdre avec deux des groupes principalement. Le groupe de Zida qui de son point de vue, n’aurait pas respecté comme convenu, les termes des accords secrets de la nuit du 30 au 31 convenus à la villa Kadhafi dans l’enceinte de Kosyam. Zida se serait vite émancipé et se serait retourné contre Blaise avec « une violence inouïe ». Un de nos confrères au niveau international qui est resté en bon terme avec l’ex-président a expliqué comment ce dernier avait sermonné Zida au téléphone : « Zida aurait écouté, sans rien dire et a changé de numéro de téléphone». Pour Blaise Compaoré il n’est pas question que Zida conduise tranquillement la transition.

Le deuxième groupe contre qui est dirigé le courroux de l’ex président, ce sont ses anciens camarades du MPP. Comme tout laisse croire que ceux-ci pourraient jouer les premiers rôles, après novembre 2015, Blaise Compaoré veut tout mettre en œuvre pour les en empêcher. Il semble décidé à tout tenter pour cela. Une idée serait de mobiliser des financements pour tous les partis concurrents, dans une sorte de « tout sauf MPP ». Une deuxième se serait de créer la division entre les premiers responsables du MPP, avec une promesse de faire rallier à l’aile qu’il prendrait sous sa protection le gros du CDP et gagner pour eux le ralliement de ses ex soutiens ; hommes d’affaire, responsables religieux et coutumiers. Les services semblent convaincus que Blaise ne restera pas passif. Les premiers responsables de la transition prennent comme ils peuvent des mesures de sauvegarde. Mais c’est très difficile, puisque le contexte démocratique limite forcément leur marge de manœuvre. Et puis à leur charge, ils se sont illustrés, inutilement dans la prise de mesures populistes qui ont pour longtemps entachées leur image. Il faut donc qu’ils expliquent beaucoup pour convaincre. La communication du gouvernement de la transition va du reste faire l’objet d’un exposé au point de presse du gouvernement de ce 24 décembre. L’exécutif va dire et expliquer comment il va désormais communiquer avec le peuple. Espérons que le jeu en vaudra la chandelle.

NAB



23/12/2014
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