Sans Détour

Sans Détour

Kafando

 

Héro de la diaspora de France

 

ambassade de paris.JPG Aperçu du monde dans la salle des fêtes de l'ambassade de Paris 

Son audience « victorieuse » avec Hollande a fouetté sa popularité dans la diaspora Française.

Le 159 Boulevard Haussmann, était ce 3 juin, une sorte de petit Faso. De nombreux burkinabè résidents en France ont accouru pour rencontre le président de la transition.

La salle de fête au premier étage n’est pas parvenue à contenir le monde. D’autres ont été contraints de suivre le président à travers les hauts parleurs installés au Rez-de-chaussée.

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Les points saillants de l’entretien avec la diaspora ?

 

Kafando a fait un long exposé sur la situation de la transition, en cours depuis 7 mois maintenant dans notre pays.

Comme on peut l’imaginer, il a commencé par la question incontournable, des Burkinabè de l’Etranger, notamment le vote. Kafando avance deux explications :

-         Notre problème c’est la Côte d’ivoire. Certains projetaient de prendre nos élections en otage

-         Ensuite il n’y a pas les moyens. Avec les Burkinabè de l’étranger, il fallait le double du budget actuel pour l’organisation des scrutins à venir. Mais il a contrepartie annoncé la création d’un futur ministère des burkinabè de l’Etranger. Contre mauvaise fortune, ils ont fait bon cœur. Un d’entre eux conclura « nous sommes frustrés, mais convaincus ».

Puis, président s’est étalé sur le diagnostic de l’Etat qu’ils ont trouvé. C’est un Etat « déstructuré, sans autorité et avec des caisses vides » que nous avons trouvé, dira t-il au point que notre première préoccupation c’était comment payer les fonctionnaires, les premiers mois. Ensuite il fallait apurer la dette intérieure du pays qui s’élevait à près de 300 milliards. Nous avons mis un point d’honneur à régler cette dette, pour ne pas étouffer l’économie nationale. En dépensant une telle somme, cela a contribué à fragiliser l’état des finances nationales, d’où les problèmes que nous avons actuellement.

Puis Kafando en est venu aux questions qui fâchent actuellement :

-         Les arrestations qui ont défrayé la chronique ; Il explique qu’elles sont survenues après des audits et fait des confidences sur les raisons de l’interpellation des trois ministres de l’ex gouvernement.

-         Pour Salif Kaboré, ex ministre de l’Energie et ancien patron de la SONABEL, il est reproché une malversation d’environ 9 milliards

-         Pour Bertin Ouédraogo, ex ministre des Infrastructures, c’est pour avoir détourné un marché de construction de la route « hopital Yalgado-Echangeur de l’Est » au profit de Alizeta Gando au détriment de l’entreprise Oumarou Kanzoé

-         Pour Jêrome Bougouma, c’est une malversation qui porte sur les marchés de matériel de sécurité

Comme ils ne sont pas justiciables des juridictions ordinaires, ils devront répondre bientôt devant la haute Cour de justice.

 

Autre point important des échanges, le code électoral !

 

Sur ce code électoral, que nous appelons prosaïquement « la loi Chérif », il est revenu sur la séance de la CEDEAO à Accra, dont le communiqué final a fait beaucoup de gorges chaudes. Sur les 16 présidents présents à la session de la Cedeao, quatre (seulement insiste t-il) se sont prononcés pour l’inclusion. Il s’agit de :

-         Macky Sall du Sénégal, président du Groupe de Contact

-         Goodluck Jonathan du Nigeria, qui a insisté pour l’inclusion

-         Du premier ministre de Guinée Bissau

-         Et d’Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire

Sur les quatre, Ouattara a été celui qui a longuement développé sur la question, martèlera Kafando.

Sur le calendrier électoral, il a rassuré que le scrutin aura lieu le 11 octobre, comme prévu. L’idéal pour lui serait qu’on adopte une nouvelle constitution pour marquer la rupture. Sauf que la transition n’a pas matériellement ce temps. Cette tâche reviendra aux autorités qui sortiront des élections couplées du 11 octobre.

Quand son excellence Frédéric Guirma, qui n’a pas perdu sa verve, malgré le poids l’âge, suggère une prolongation de six mois pour les reformes profondes, c’est d’abord la salle qui fait le chahut au point de l’interrompre à plusieurs reprises et Kafando qui décline gentiment, en expliquant qu’il lui presse de «  déposer sa toge de président au plus vite ». Il admet cependant, que plus de temps aurait surement permis de bien jalonner la « Catharsis ».

Sur le RSP, kafando a redit ce qu’il a répété ces derniers jours ; le rapport qu’il a commandé en février est prêt. Il va le soumettre au gouvernement pour examen. Mais il ne s’agira pas de dissoudre le régiment.

Enfin, en bon père de famille, Kafando a prêché pour une réconciliation des cœurs au Burkina. Cela devrait passer par le règlement des crimes de sang. Il faut que les familles sachent où sont enterrés leurs proches et qu’on leur explique ce qui s’est passé et ensuite leur demander pardon. Mais il pense qu’il faut se réconcilier, dans le respect, pour éviter les répétitions.        

 

Quand prend fin le séjour français de Kafando ?

La partie officielle de cette visite s’est achevée le 3 juin, avec la rencontre des burkinabè de France. Mais dans sa Résidence à la Celle-Saint-Cloue, il faut rappeler que Kafando a choisi non pas de résider dans un Palace parisien, mais à la Résidence du Burkina, il continue d’accorder des audiences. Mais officiel, il regagne Ouagadougou, le 6 juin prochain



04/06/2015
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