Sans Détour

Sans Détour

Chronique du 30 septembre

Et de trois! Nous avons failli y passer, pour la troisième fois, depuis onze mois.

Dieu a sûrement choisi, notre camp.

Après le dénouement inattendu du putsch du CND, une amie avait dit que Dieu était Burkinabè.

Elle n'a peut-être pas tort. Mais jusqu'à quand?

Dieu était encore à nos côtés.

 

Il faut croire que la main du tout puissant couve vraiment cette insurrection du peuple Burkinabè. Le 30 et 31 octobre, un dénouement inespéré. Puis le putsch idiot du 17 septembre qui n’aura tenu qu’une semaine, avec hélas des morts, mais qui a été réduit miraculeusement par la résistance du peuple et le secours de son armée loyaliste.
Ce 29 septembre, une autre frayeur s’était emparée du pays, surtout à l’idée d’une terrible bataille à Ouagadougou. Toute la journée nous avons tremblé. Et à l’heure des vêpres (pour les catholiques) et du « Maghrib » pour les musulmans, le tout puissant a facilité le dénouement. Le chef des puschistes, dont il est vraiment difficilement de lire le comportement tout le long de cette dernière crise, intervenait sur Radio Omega, de façon inattendue pour demander la reddition de ses hommes. Ouf ! La tragédie redoutée est passée juste à côté de nous.
On peut se réjouir incontestablement de cet épilogue finalement moins dramatique, on n’a pas encore le bilan réel des combats, mais ç’aurait pu être pire.

Mais en même temps on devrait humblement s’interroger sur le pourquoi de la magnanimité de bon Dieu, envers notre pays ? On doit bien s’interroger parce que certains n’en ont pas fait autant ailleurs pour tomber dans l’abîme.

 

Exit  donc le RSP. Le régiment de tous les maux de notre démocratie. Nous avons demandé que Dieu nous en débarrasse, il nous entendu. Qu’allons-nous faire de notre victoire ? Si nous sommes humbles, nous en tirons profit pour installer solidement et totalement les valeurs que niaient justement l’existence même de ce régiment ; la liberté, la fraternité, la démocratie et le droit à la différence. Si nous sommes vaniteux, nous substituons aux horreurs du RSP, encore plus de turpitudes.

 

Mais cela s’adresse d’avantage à ceux qui sont en responsabilité. La victoire a certainement choisi le camp du « juste ». Mais ceux qui sont en responsabilité peuvent-ils dire qu’ils ont été justes pendant ces onze mois qu’ils ont eu à diriger cette transition ? La culpabilité est forcément du côté des vaincus. Mais la responsabilité n’est-elle pas ailleurs ? Si cette nécessaire contrition est faite, alors nous mériteront de ce Dieu magnanime. Infiniment miséricordieux.

    



30/09/2015
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