Sans Détour

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Chérif le Sankariste qui aime les feuilles ?

 

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Le CNT est décidément sous les feux des projecteurs avec les émoluments de ses membres qui ulcèrent les pauvres burkinabè. Les députés CNT se seraient octroyés près de 1 700 000 f cfa. Les chiffres ne sont pas connus vraiment, mais ce qui est avancé pêle-mêle renvoie à une réalité qui n’est pas loin du chiffre de 1 700 000 f cfa. Et puis ce qui a fini par convaincre les gens, c’est le quasi mea culpa du Sankariste, Alexandre, le bien nommé Sankara, au débat de la TNB, du mercredi 8 janvier.

Cette attitude des députés CNT jette, le mot n’est pas fort, l’opprobre sur l’engagement militant. Surtout que 25 députés sont issus de la société civile et c’est un des leurs qui dirige le parlement de la transition. On aurait bien voulu en conférer avec notre cher confrère, mais ces portables sont désormais inaccessibles. On ne peut pas donc parler facilement au président du CNT. En tout cas dans la journée du 9 janvier, Germain et moi avons tenté sans succès. Nous avons demandé au gestionnaire du Centre de presse Norbert Zongo d’essayer pour voir s’il allait avoir plus de chance. Lui aussi a fait choix blanc.

Alors il est difficile de se prononcer de façon très exacte sur cette question. Nous qui connaissons Chérif Sy, nonobstant le titre provocateur ci-dessus, pensons, que ce n’est pas un homme d’argent. Alors pourquoi n’a-t-il pas pu prévenir ? C’est quand même lui le président. Même si les décisions se prennent collégialement, sa voix est prépondérante. Mais il est possible que comme disait Blaise Compaoré, il arrive parfois que « les événements défilent à une telle vitesse que leur maîtrise par l’homme devient impossible, le rendant acteur de situations non désirées ». Etait-ce le cas de Chérif ? Il faut croire que oui.

Ceux qui ont conféré avec lui après l’émission de la TNB, du 8 janvier, l’ont trouvé bien malheureux. Il a même dit à certains qu’il allait rendre le tablier. Parce qu’il s’agit d’une question d’honneur. C’est donc outre le « sankariste », le yadga blessé dans son honneur qui dû ainsi s’exprimer. Pour la petite histoire, en vérité Chérif est originellement un Sawadogo, de Gourga, le même village que Kadhafi opérateur économique et aussi semble-t-il de la même famille. Le vieux Baba Sy, au moment de rentrer sous les drapeaux, avait été emmené par les vicissitudes de l’amitié et du hasard à prendre le nom SY.

Dans le cas présent tout montre que Chérif est bien embêté. Mais pourquoi ne parle-t-il pas ? S’interrogent nombre de gens qui croient le connaitre. Il peut parler et expliquer la situation. Mais en professionnel de la communication Sy sait plus que quiconque les vertus et les limites de la communication.

Le problème en cette matière, il fallait éviter que cela ne se produise. Quoiqu’il fasse à présent, il est difficile d’effacer dans l’imaginaire des gens, l’amalgame de tous « pourris et cupides » qui s’attache à l’activisme de la société civile. Les choses sont allées en se gangrénant. D’abord les batailles de chiffonniers que les acteurs de la société civile se sont livrés pour participer au CNT. Ensuite ces émoluments faramineux qu’ils se sont octroyés. Les représentants des partis politiques eux n’ont pas de problème. Pour eux personne n’est vraiment étonné, qu’ils acceptent de telles rémunérations. Par contre pour la société civile, ça ne passe pas du tout. Et c’est elle qui est en responsabilité pendant cette période de transition. C’est elle qui a fait l’insurrection contre Blaise et les mauvaises pratiques de son système. Elle aurait dû pour cette raison montrer vraiment l’exemple de probité et de désintérêt, maintenant qu’elle a la charge des affaires de l’Etat.

Il y a donc eu un ratage monumental pour la société civile Burkinabè, dont elle ne risque pas de se relever de sitôt. Et l’image du pauvre Chérif Sy en portera hélas les stigmates. En plus il n’est pas n’importe qui ? C’est un sankariste pure jus. Les deux combinés sont ravageurs.

Il faut souhaiter que les élus CNT se ressaisissent au plus vite. Les ravages sont là, mais peut-être une action osée pourrait amoindrir les fautes. Il n’est pas imaginable que les représentants de la société civile, dans un pays qui a Thomas Sankara pour idéal, puisse se permettre de telles libéralités avec le bien public.

NAB

 



09/01/2015
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