Sans Détour

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CDP

Les premières trappes d’une vie hors du pouvoir

Signe des temps, la publication de la liste de l’instance exécutive du CDP, révèle l’inimaginable, l’impensable jusque là. Le CDP aurait des difficultés à pourvoir tous les 85 postes de son bureau politique. Il y aurait plusieurs postes qui n’ont été pas pourvus, dans le document rendu public. Si notre décompte est bon, il y aurait au minimum 14 postes non pourvus. Pourquoi avoir publié une liste avec des pointillés ? Les responsables du parti auraient pu biffer ses postes, non pourvus, surtout qu’ils ne sont pas essentiels et publier une liste complète. Ce n’est quand même pas un Michel Ouédraogo, le Monsieur communication du CDP, qui ignore la technique télévisuelle des premiers sièges pourvus. Lors des manifestations, quand une salle n’est pas remplie et pour tricher avec la vérité, on demande aux participants d’occuper de façon compacte les premiers sièges, ce qui donne dans un plan serré ou moyen, l’impression de foule.

Cette technique ne peut pas échapper à Michel Ouédraogo, il n’y a pas si longtemps patron du fespaco. A moins que ce ne soit un lapsus d’écriture qui indique les peines rencontrées à constituer ce bureau. Certains membres disent même en privé, n’avoir pas été consultés et ont été surpris de voir leur nom figurer sur la liste.

Le CDP commence donc son expérience de la vie dans l’opposition qui se caractérise justement par la rareté des ressources humaines. Quand on n’a plus le pouvoir, il n’y a plus d’affluence. Le miel du pouvoir attire tandis que le vinaigre de l’opposition est forcément rédhibitoire.

La rareté des ressources humaines va s’accompagner d’une rareté des moyens financiers. Le tout pour le CDP et les miettes pour les autres est désormais du domaine du passée. Les moyens vont se faire rares et le CDP va goûter à l’indigence et aux mégotages.  Avant, une mission du CDP en province pouvait compter sur l’administration centrale et locale du chef de service au gouverneur pour assurer la mobilisation, faciliter le déplacement et garantir le couvert et même le gîte. Maintenant il faudra tout payer, absolument tout. Même si, comme le pensent certains, les responsables du CDP ont pu se constituer des trésors de guerre pendant leur long passage au pouvoir, cela ne résistera pas longtemps aux sollicitations. La politique est un monstrueux gouffre à sous.

Il restera toujours les deux grands parrains du parti, les frères Compaoré ; Blaise et François. Cependant pour qu’ils continuent à délier la bourse, il faut qu’ils y trouvent un intérêt. Aucun des deux n’a une chance dans l’immédiat de revenir aux avants postes. Le quinquennat qui commence va être celui des emmerdes judiciaires. Ils auront certes, besoin d’un appareil politique d’une certaine envergure, pour leur servir de donquichotte, mais comme on a vu au congrès, ce sera aux héritiers de casquer, tant que le label « Blaise Compaoré » continuera à valoir quelque chose, sur le marché politique. Les Compaoré vont peu donner et exiger beaucoup. Surtout qu’ils savent, comme le savaient les romains de l’antiquité  que « le peuple applaudit celui qui est au balcon ». D’où le fameux dicton : « le roi est mort, vive le roi ». Eddie saura reconnaitre son « roi » sans aucun doute.          



18/05/2015
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