Sans Détour

Sans Détour

Allo insurgés !

Faites un tour rapide au CNT, la distribution des sous est en cours

 

 

Dans quelques jours les députés CNT vont sortir de la scène. Depuis le weekend dernier c’est le mot d’ordre « s’auto motiver financièrement» qui est conjugué, après une résolution d’une séance du Bureau du CNT. Pour le travail supplémentaire des lois à examiner et à adopter les députés ont subrepticement réintroduit « les indemnités de session » qui ne disent pas leur nom. Souvenez-vous, en début de mandat, après le scandale de leur émolument, les députés avaient accepté renoncer aux indemnités de session, pour conserver seulement des défraiements de 850 000 f cfa, tout compris.   

Dimanche dernier, juste après la séance plénière présidée par le premier vice-président du CNT, le colonel Nombré, les députés ont été priés de rester en salle pour information les concernant. Cinq minutes plus tard à la queue leu leu, les honorables CNTistes montaient pour palper 3 millions de francs chacun. Sur cette sommes, les informations recoupées, mais très difficilement puisque les services financiers du CNT sont des carpes. Les citoyens ont le droit de savoir. Et au nom de ce droit, cette information est publiée. Mais ce parlement des insurgés qui traque la mal gouvernance devrait vraiment pouvoir se mirer.

Depuis le début on a multiplié les moyens de dissiper plus ou légalement l’argent public. C’est ainsi qu’il a été créé au bénéfice des députés CNT, ce qu’ils ont appelés « une rubrique rétribution », qui est la manifestation de la « générosité du président ». Cette rubrique est instituée pour rétribuer les députés qui reviennent de mission. Peu importe le lieu. Par exemple, un député qui effectue une mission à Banfora ou à l’extérieur du pays, outre les frais de mission qu’il perçoit normalement, à son retour, il a droit à 100 000 f cfa de cadeau du président Cherif. Ce cadeau ne concerne pas le personnel administratif.

Il a été aussi créé « les sorties d’appropriation ». Pour l’examen de chaque loi, les députés se déplacent dans une province pour une dizaine de jours de « séance d’appropriation ». Ils ont des indemnités. Quand ils reviennent, ils repassent à la questure pour « empocher le petit bonus de 100 000 f cfa », l’expression de la générosité du président. Donc autant de missions autant de 100 000 f cfa. C’est pas plafonné. C’est pas réglementé.

Travaux d’au revoir

Les visiteurs du CNT de ces derniers jours ont constaté que la cour du parlement est en chantier. Il est lancé la construction, hyper rapide de bâtiments administratifs en 45 jours, chrono. Outre la qualité de tels ouvrages, personne, en tout cas pas les structures habilitées n’ont vu passer ni l’appel d’offre, encore moins les études architecturales. Comme dirait mon ami Gérard, « ça ne sortira pas de ma bouche ».

La commande publique ? Au CNT on ne connaît pas. Même certains députés se sont transformés en prestataires de service. Il en est ainsi des derniers écrans plasma qui ornent depuis quelques jours les bureaux des directeurs et autres chefs de services du CNT. Le directeur du patrimoine a l’estomac coupé. Mais il semble que c’est le « rush » des dépenses. Il faut coûte que coûte épuiser les 9 milliards de budget du CNT avant de partir.

Le travail législatif dusse-t-il en souffrir

Les insurgés sont estomaqués parce que l’ancien régime avait l’habitude d’interner les députés et de faire pression sur eux. L’article 135 de la loi Cherif sanctionne même, quelque part, le non refus de s’assumer des députés de la législature dissoute. Hélas au CNT, on ne fait pas mieux. Pour la loi portant création « Académie des sciences », outre le fait que sa création par la loi est incongrue, puisque relevant du règlement, les députés OSC et quelques politiques avaient, après explication décidé de voter contre. Ils ont été convoqués individuellement dans le bureau du président Cherif. Quand ils sont revenus ils ont voté la loi. Combien chacun a-t-il empoché ? Ont-ils été menacés de ne plus sortir, donc de ne plus avoir droit à la gratification ? Ou peut-être les deux. Mais on voit que les pratiques que le CNT dit combattre sont celles qui sont pratiquées avec outrance par les députés moralisateurs.

Je propose d’ouvrir un feuilleton sur cette fin de mandat du CNT, « Allo insurgés ! ». J’ai pris le temps d’accumuler les faits et de les tracer. Nous allons les exposer. Ceux qui peuvent contestent et argumentent. Nous sommes au service de notre pays.

Demain ; la commission d’enquête parlementaire. Déjà hors délai. Mais aussi qui outrepasse ses prérogatives. Et des soupçons d'extorsion d'argent aux débiteurs.   

 

Bon week-end à tous

    



12/09/2015
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