Sans Détour

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13 décembre

 

Le gouvernement se rapproche du « peuple », il faut veiller à la jonction !

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Le premier ministre et quatre de ses ministres à la place de la Révolution, un 13 décembre, c’est une image qui marque incontestablement un changement. Il reste maintenant à opérer la rupture et à assurer aux suppliciés du 13 décembre, la justice qu’ils attendent depuis des années.

On ne peut pas hiérarchiser les horreurs et les douleurs, mais il faut constater qu’avec l’assassinat de Norbert Zongo et ses trois compagnons d’infortunes, Blaise et sa famille, notamment François et Alizeta Gando ont franchi le seuil de l’horreur. En vérité ce sont François et sa belle mère, avec l’accord tacite de Blaise, qui ont imaginé et perpétré l’assassinat de Norbert Zongo. Sous les conseils d’horribles personnages, marabouts et charlatans, du Burkina  et d’ailleurs (la belle mère faisait venir des wackmans de l’Inde), ce duo infernal a perpétré le crime le plus horrible de toute l’histoire de notre pays. Pour conjurer les conséquences du crime, il fallait qu’il soit le plus horrible possible avec l’usage du feu. Les corps devaient être incinérés. Il faut remarquer que l’usage du feu était devenu un modus operandi, une sorte de rituel des crimes signés par le duo « François/Alizeta ». Ces deux là étaient très complices, Sala, l’épouse de François a dit dans une audition devant les OPJ, dans l’affaire David Ouédraogo que « sa mère et son mari étaient très proches. Ils se parlaient régulièrement et longuement au téléphone ». Tous les familiers du régime attestent cette proximité entre François et Alizeta. Même la sœur ainée des Compaoré, Antoinette s’en était formellement plainte récemment à un des dirigeants du MPP, à qui elle avait rendu visite quelques jours seulement avant l’insurrection. Contrairement aux autres membres de la famille, Antoinette pressentait que les choses allaient déraper. Sa visite à ce haut dirigeant du MPP visait justement à le supplier « de reprendre contact avec Blaise pour lui faire entendre raison ». Ce responsable du MPP aurait poliment décliné. Le rituel du duo consistait à utiliser le « feu » dans les crimes. Ceux qui ont vu le dos brûlé de Hamidou Ilboudo, cette photo insoutenable qui a circulé pendant les manifestations du Collectif et que nous avions publié dans l’Indépendant, peut s’imaginer les conditions inhumaines dans lesquelles, David Ouédraogo a trouvé la mort. C’est de cette façon que François et Alizeta signaient leur crime.

Le duo infernal, est celui qui est responsable de l’horrible assassinat de Sapouy, perpétré selon le même rituel du feu. Il faut se souvenir des propos de Marcel Kafando, confié au juge Wens « ce sont des civiles qui sont derrière tout ça, même si ce sont des militaires qui ont exécuté ». Marcel Kafando a confié ça au juge Wens et lui avait promis « qu’il allait parler si sa santé s’améliorait ». C’est pourquoi, il faut que le juge Wens, soit entendu et qu’il puisse restituer, les  apartés qu’il a eus avec Marcel. Ceux qui suivent ce dossier se rappellent et se souviennent de ce que nous avions écrit à ce propos en 2006 dans « Wens m’a dit… », juste après  le non lieu dans le dossier Norbert Zongo. Quand on rapproche ce que Marcel Kafando a dit au juge, que nous rappelons ci-dessus et ce que le même Marcel Kafando a dit au fils ainé de Norbert,  Guy Zongo, que ce dernier a confié dans une interview à notre confrère Lepays (http://lepays.bf/guy-zongo-fils-de-feu-norbert-zongo-ce-que-marcel-kafando-ma-dit/) et dont voici le passage significatif « petit, reste tranquille, reste dans ton coin. Tu penses que tu es en sécurité. Tu es trop bête de venir me voir. Ces gens-là ne vont pas te faire de cadeau. Cherche-toi et laisse le temps faire les choses (…)  François est un pauvre type qui ne va rien te faire, mais si tu t’amuses avec la dame, cela ne va pas être facile pour toi ».

Tout montre qu’on ne doit pas perdre de temps. Sur ce dossier et sans plus attendre, surtout pas les Etats-généraux de la justice annoncés, (sur lequel nous reviendrons), il faut qu’un juge soit saisi. Et il  est évident qu’il ne peut que lancer des mandats d’arrêts contre François et sa belle mère.

C’est là où Zida et Joséphine sont attendus

Que le premier ministre se soit déplacé à la place de la nation avec des membres de son gouvernement est à apprécier à sa juste valeur.  Le contraire aurait été sans aucun doute contre productif pour lui et pour l’image de cet exécutif, qui est l’émanation de l’insurrection. Zida a été bien inspiré de venir rencontrer le peuple surtout après la controverse qui a précédé cette célébration où les autorités ont un moment semblé vouloir « détourner » cette journée. Maintenant il faut que les actes suivent. Les déclarations du genre « on va nationaliser la SOCOGIB », en ces moments où il faut plutôt dire comment le gouvernement va s’y prendre pour relancer l’instruction du dossier judiciaire, renforce le sentiment de populisme qui s’attache à Zida et à ses déclarations. Il n’a pas besoin à chaque fois qu’il parle en public, d’en  rajouter une couche.

Avec ce 13 décembre nous avons amorcé un tournant. Réaffirmer que les crimes, commis sous le régime de Blaise connaitront une suite judiciaire, n’est plus vraiment la préoccupation. Ce qui est attendu aujourd’hui du gouvernement, c’est comment il va s’y prendre ? C’est ça qui a de l’intérêt pour les burkinabè et c’est ce qu’ils attendent. Et ça malheureusement ça tarde.

  NAB



13/12/2014
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