Sans Détour

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Chronique du mercredi 1er juillet

Où est donc passé Zida ?

 

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Le premier ministre se serait-il mis à l’abri ? Depuis que dans la nuit du 29 au 30 juin suite aux interpellations à la gendarmerie de trois officiers RSP, la troupe s’est mis en colère et a occupé la place d’arme du camp Naba Koom, sise dans l’enceinte même de Kosyam, on n’a plus aperçu Zida. La colère des soldats du RSP est dirigée principalement contre le premier ministre Yacouba Isaac Zida et son ministre de l’Administration Auguste Denise Barry. Les deux sont accusés, dans une sorte de retro mise en cause, d’être les cerveaux « du faux complot » ourdi pour « discréditer le RSP, rendre le pays ingouvernable et aboutir à une prolongation de la transition ».

Du côté de Zida et de Barry, c’est pour l’instant silence radio. La gendarmerie qui a procédé aux convocations et aux interrogations, des officiers du RSP n’est pas non plus loquace. On a donc essentiellement pour l’instant la version du RSP. Il est quand même incompréhensible que les autorités qui sont dans leur droit régalien d’interpeller et d’auditionner tout citoyen, peu importe sa qualité, ne disent rien. Les accusations d’attenter à la vie du premier ministre, si elles ont nécessité l’émission des convocations et des auditions sont forcément fondées sur des preuves probantes. Autrement on s’imagine que les autorités, au regard du climat délétère qui prévaut dans leur rapport avec le RSP, ne se seraient pas permis d’engager des actions forcément attentatoires à la paix sociale et à la stabilité des institutions.

Il est donc impératif, au troisième jour de cette crise et alors que le président de la transition Michel Kafando aurait demandé et obtenu une trêve de quelques jours, pour donner la chance aux médiations en cours, que soit la gendarmerie parle ou que le procureur se prononce. Il faut que les Burkinabè sachent de quoi ça retourne, « ce projet d’attenter à la vie de Zida qui a été pris tellement au sérieux, que son avion a été dérouté pour atterrir à la base aérienne et qui vaut des auditions de la haute hiérarchie du RSP ». Quant au sort personnel de Zida, on devrait déjà dans la journée de ce mercredi 1er juillet commencé à s’en faire une idée. Mercredi c’est jour du Conseil des ministres. On devrait donc forcément le voir à Kosyam, sauf cas de force majeure. S’il n’est pas présent et que le Conseil des ministres n’arrive pas à se tenir, ce sera alors les prémices d’une crise institutionnelle. Pour cette journée on aura plus que d’ordinaire les yeux rivés sur Kosyam.

Que peut-il se passer dans une hypothèse où Zida ne viendrait pas à Kosyam ? La clé de voute des institutions reste quand même le président du Faso. C’est lui le garant des institutions et le patron de l’armée, même si exceptionnellement Zida cumule les fonctions de premier ministre et de ministre de la Défense. C’est vers Kafando que les regards vont se tourner. Il a les moyens constitutionnels et institutionnels pour régler la question. Mais il peut aussi décider de consulter les parties prenantes à la charte de la transition. Pour l’instant on en n’est pas là évidemment. On attend que Zida se montre et assume sa charge ou en soit empêché et en ce moment-là on serait dans un nouveau cas de figure.



01/07/2015
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