Sans Détour

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Chronique du mercredi 14 octobre

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Ce sera le 29 novembre !

 

Le dernier Dimanche de novembre sera-t-il le bon ? C’est en tout cas cette date que Kafando a finalement pu faire accepter. Si on dit « imposer », ça ne va pas plaire à la galaxie. Alors ; allons pour le compromis. 


Mais Kafando a dû s’y employer sérieusement pour convaincre et arracher l’adhésion « des signataires de la charte ». Jusqu’au rendez-vous, de ce 13 octobre à la présidence, officiellement les principaux partis étaient pour la date 15 novembre. Ils sont ressortis de la rencontre co-présidée par Kafando-Zida et Zagré avec la date du 29, apparemment convaincus ou disons, vaincus par les arguments sécuritaires.


L’exposé du général Zagré, le Chef d’Etat-Major général des armées aura dit-on pesé dans la balance. Le Burkina doit faire face à une sérieuse menace pour laquelle, les forces de défense et de sécurité doivent se déployer. Zagré pense que d’ici le 15 novembre, ce déploiement peut se faire.
 Le reste dépendait donc des politiques. Le gouvernement a choisi de se donner deux semaines supplémentaires. Pour cela Kafando c’est beaucoup investi avant cette rencontre, en recevant individuellement les leaders des partis politiques et de la société civile. A chacun il a servi l’argument sécuritaire et même un complot international qui viserait le Burkina Faso.


Au regard du tableau sécuritaire, s’il est vérifié tel qu’il est peint, il faut craindre que la date du 29 ne soit une arlésienne. Les problèmes sécuritaires exposés sont du genre « endémique », dont on n’a pas la médication circonscrite dans un temps donné.
Nous avons bien évidemment une armée professionnelle et très patriote. Elle pourra certainement éviter le délitement du pays aussi facilement qu’on en a connu à ailleurs. Mais l’éradication des Jihadistes, surtout dans la longue frontière qui nous sépare du Mali, que l’ambassade de France vient de déclarer Zone rouge pour ses ressortissants est une affaire de longue haleine. C’est aussi une affaire de réponse appropriée.
Que faut-il privilégier ? Un déploiement de la Défense ? Ou une réponse sécuritaire ? Les spécialistes savent que les deux ne signifient pas la même chose.
Mais pour trouver justement une réponse appropriée, il faut repenser nos forces armées et nos forces de sécurité. Les derniers événements ont chamboulé l’ordonnancement ancien. Même si nous avons les moyens matériels et les hommes, il faut prendre le temps de reconfigurer tout ça dans un nouveau schéma de responsabilité et de déploiement. La stratégie militaire et sécuritaire ne se reconfigure pas en si peu de temps avec un dispositif qui a subi un chamboulement aussi profond.


C’est en cela peut-être que plus de délais, n’est pas forcément la bonne réponse, puisque la transition n’est pas le pouvoir approprié pour reformer de fond en comble notre dispositif de Défense et de sécurité. L’arrivée rapide d’un exécutif plus légitime permettrait de prendre des options, de faire des choix opérationnels et d’imaginer une meilleure reconfiguration d’une stratégie de défense et de sécurité. Ce nouveau gouvernement aurait bien entendu toute la latitude d’opérer des choix diplomatiques pour soutenir la Défense, mais également pour desserrer l’étau de certaines menaces.
Mais comme on dit le vin est tiré, il faut le boire. Tel que c’est parti, le nouveau gouvernement ne s’installera qu’en mi-janvier 2016. Si évidemment tout se passe. Il y a la question sécuritaire, mais aussi et c’est le plus à craindre, les crises des scrutins. Il faut désarmer les cœurs avant d’aller à ces élections.     



14/10/2015
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