Chronique du jeudi 23 juillet 2015 : Il faut bien accepter l’évidence, ou du moins ce qui est en train de le devenir.
Le Burkina doit-il crainte les islamistes ?
Selon Béchir Ben Yahmed, de Jeune Afrique, dans son dernier « Ce que je crois », le Burkina fait partie des pays, en Afrique de l’ouest « perméable au salafisme et au jihadisme » dans le même bloc que le Mali, qui a déjà succombé, le Nigeria en pleine tourmente de Boko Haram, le Niger et le Tchad qui se débattent et un Cameroun menacé mais résigné. Nous voilà donc prévenu. Le pays est dans l’œil du cyclone des mouvances islamistes.
Qu’en sait exactement ?
Depuis quelques mois, le mouvement islamiste s’est réorganisé, après la débâcle subie aux premières heures de l’opération Serval. Plus fondamental dans la zone sahélo-saharienne, une nouvelle obédience, plus radicale et mieux organisée est venue contre balancer l’hégémonie de AQMI. Il s’agit de l’Etat Islamique de Abou Bakr al-Badhdadi. Une bonne partie des combattants de la Katiba de Abou Zeid, tué dans les premières frappes françaises de l’opération serval, se serait reconstitué dans le JUND EL Khalifa (les soldats du Khalifat). Ils auraient fait allégeance, en même temps que Boko Haram à l’Etat Islamique.
A la périphérie des zones tenues par le JUND, qui aurait hérité en partie de la katiba de Tombouctou, se trouvent les « débris » du MUJAO, autrefois maitre de Gao et aujourd’hui dispersés le long de la frontière que partage en commun, le Mali, le Burkina et le Niger. Selon toute vraisemblance ce sont des éléments de ce Mujao qui ont enlevé le Franco-roumain à la mine de Tambao, en avril dernier. Les services du Burkina, pensent qu’il s’agirait d’un enlèvement « commandé » par Moustapha Chaafi, sous les ordres de Blaise Compaoré, pour dissuader tout retrait de la licence à Panafrican de Timis.
Cependant, depuis le massacre revendiqué de nos soldats, le 2 juillet dernier, entre Goundam et Tombouctou, par AQMI, il est encore difficile de croire que le Burkina n’est pas expressément visé.
C’est évidemment la fragilité, dans laquelle se trouve actuellement le pays. Les mouvements islamistes profitent toujours de ces situations pour investir les pays. Un front intérieur fragilisé par des querelles intestines et une armée en situation de doute, avec ces éléments, considérés comme les élites continuellement malmenés par une certaine opinion nationale. Déjà s’élèvent les quolibets de certains qui voient dans ces propos, « une propagande pro RSP ». Probablement quand c’est nous seuls qui en parlons, Oui ! Sauf que ce risque qui pend au nez du Burkina, préoccupe largement. Au lieu de diaboliser ou de tuer le messager, le principe de précaution ne commande-t-il pas que nous commencions à nous poser les bonnes questions ? La question n’est plus si la menace existe ? Il s’agit de savoir si le pays peut y faire face ? Evidemment que Dieu est à nos côtés ! Pas pour se substituer à nous, mais pour venir en soutien à nos efforts.
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 2683 autres membres