Sans Détour

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Chronique du 27 août : Le naufragé Dadis !

Dans ce Burkina très troublé qui fait attention aux tourments du naufragé Dadis ?

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Homme fort et brouillon d’une junte militaire qui a fait un coup d’état à la dépouille du général Lansana Conté, Dadis a fait le show à Conakry des mois durant, avant que son garde du corps en chef, Toumba Diakité ne manque de lui loger une balle dans la tête.

Depuis et après des soins au Maroc, qui l’ont miraculeusement sauvé, il avait, sans le vouloir, échoué à la base 511 de Ouagadougou où plus contraint que consentant, il avait signé sa reddition.

Dadis Camara vivait depuis lors à Ouaga 2000 et s’étant résigné à son sort, il avait même commencé à s’y plaire. Puis arrive « les 30 et 31 octobre ». Blaise Compaoré, son Djatigui est chassé du pouvoir, commence pour lui alors, une vie de spleen.

A Conakry, on s’inquiète du sort qui pourrait être réservé Dadis par les nouveaux hommes forts de Ouagadougou. Une ambassade est envoyée auprès de Zida qui gère la pré transition, depuis le siège du CES. Celui-ci fait dire que rien ne sera fait à Dadis dont le statut est maintenu.

Mais Ouagadougou n’est plus vraiment au goût de Dadis, même s’il continue de bénéficier de privilèges protocolaires. On l’a vu patronnant à la tribune officielle le 11 décembre à Dédougou.

En Guinée, et notamment en Guinée forestière, il continue d’être très populaire. Les politiques à Conakry se bousculent à sa résidence de Ouagadougou pour espérer qu’il fasse converger les votes « forestières » à leur profit. Mais tous préfèrent le courtiser depuis Ouagadougou, que de le voir revenir en Guinée. Dadis, l’homme imprévisible est confiné donc à l’exil.

Sauf que le spleen du capitaine grandit. Sa nouvelle existence depuis l’insurrection est aux couleurs de la transition « incertaine ». Alors, le 11 mai 2015, il tente un coup de poker, en se déclarant candidat à la présidentielle Guinéenne qui doit avoir lieu, à la même date du 11 octobre, que celle du Burkina. C’est le début aussi de ses ennuis. Le 9 juillet, la justice Guinéenne l’inculpe, pour des chefs d’accusation graves « assassinat et séquestration », mais n’exige pas son extradition.

Depuis Dadis, se bat pour rentrer en Guinée, sans succès. Il dit vouloir se mettre à la disposition de la justice Guinéenne. Sauf que les portes de Conakry lui sont fermées. Sa dernière tentative, celle du 26 août dernier, finie en queue de poisson. Abidjan, refuse l’atterrissage à son avion qui est dérouté sur Accra. Les ghanéens le bloquent sur le tarmac et le renvoie à Ouagadougou. Dadis explique pourtant qu’il a dit au revoir à Kafando, via son directeur de cabinet. Quand à Zida, il le lui aurait dit à l’occasion d’une entrevue.

Dadis inclupé veut se mettre à la disposition d’une justice guinéenne qui apparemment n’en veut pas. Ah les juges africains, comme dirait mon ami Gérard !   



28/08/2015
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