Sans Détour

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Chronique de lundi 1er juin

 Kafando en France

L’occasion d’éprouver ses talents de diplomate

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Au moment où Kafando, pour la première fois depuis sa désignation à la tête de la transition, effectue une vraie première visite officielle, à l’étranger ; au Burkina on retient son souffle.

Qu’est-ce que Hollande va pouvoir bien dire à Kafando ? L’opinion s’imagine déjà les points d’achoppement. Les questions autour de la conduite de la transition et des élections qui doivent normalement la sanctionner en octobre.

Quand on regarde le programme de la visite aux autorités, c’est avec les parlementaires que Kafando devrait d’avantage échanger. D’abord avec Elisabeth Guigou, la patronne de la Commission des affaires étrangères, qui le reçoit à déjeuner. Elle coordonne une étude sur l’image de la France en Afrique. Les résultats ne sont pas flatteurs et montrent une France en retard d’une évolution apparemment incapable de trouver « une substitution au système Foccart ». Mais ce n’est pas de ça évidemment que Guigou va parler avec Kafando. Comme parlementaire elle va aborder avec lui, la fameuse loi Chérif et on imagine les questions (d’inclusion/exclusion) qui fâchent. Sera-t-elle appuyée par les experts du quai d’Orsay ? Il est probable de retrouver au déjeuner la même fonctionnaire des Affaires des Etrangères qui a accueilli Kafando, dans un protocole très dépouillé, à son arrivée à l’aéroport de Bourget.

Quelques heures seulement après le déjeuner, c’est avec Claude Bartolone, le patron de l’assemblée nationale et personnalité importante du gouvernement socialiste, que Kafando va s’entretenir. On peut imaginer qu’il va surement réentendre parler de loi électorale et d’inclusion.

Les partenaires français savent que les autorités de la transition, par essence sont là pour un bref moment, ce ne sont pas avec eux qu’il faut construire l’avenir. A contrario, la France qui mesure l’importance stratégique du Burkina, dans la région ouest africaine, notamment à l’air de l’opération Barkane, est soucieuse d’un Burkina post Transition stable. C’est en cela sans doute que la France mène une opération à deux niveaux

-        Avec les autorités de la transition, veiller à un processus qui ne débouche pas sur une instabilité politique récurrente

-        Et avec les futurs probables dirigeants du Burkina de l’après insurrection, Zeph, Roch et Salif, ils sont tous invités au congrès de Poitier du 5 au 7 juin, on devrait parler de choses sérieuses et de l’avenir du pays.

Incontestablement cette visite à Paris, va faire date dans la conduite de la transition. Pas que la France s’opposerait frontalement aux burkinabè. Cela ne risque pas d’arriver. Mais comme elle compte encore dans les grandes sphères de décision de ce monde ; Union européenne et même au niveau sous régional CEDEAO et UEMOA c’est à la transition de décider si elle en fait un allié ou pas. 



01/06/2015
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