Sans Détour

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Chronique du vendredi 14 août 2015 : Le post de mon frangin Lahousséni Tahar, me fait réagir...

Le post de mon frangin Lahousséni Tahar​, me fait réagir sur ce sujet d'une grande importance.

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Il s'agit de quoi exactement. De deux choses :

  1. Le respect des procédures de la bonne gouvernance.

Dans l'affaire CEDEAO, comme dans bien d'autres, la transition ne se croit pas obligée au respect des règles et c'est bien malheureux. C'est surtout malheureux qu'il se trouve des gens qui en minimisent la portée et qui se disent par ailleurs, intraitables contre l'ancien régime et ses dignitaires au motif que ces derniers ont mal géré le pays pendant 27 ans. Ne devrions-nous pas être plus exigeant avec ceux qui sont venus par le truchement de l'insurrection et en moins d'une année font aussi pire que ceux qu'ils ont remplacé?

Dans cette affaire de la CEDEAO, sur laquelle le gouvernement refuse, bovinement, de réagir et d'éclairer l'opinion nationale, il y a un problème que l'on ne saurait taire.

-        La procédure a été mal engagée. Le gouvernement de la transition, contre les règles établies, a outrepassé ses prérogatives en dessaisissant l'Agent Judiciaire du Trésor (l’AJT), qui est l'organe statutairement habilité à connaitre de tout contentieux contre l'Etat ou engagé par l'Etat dans tout contentieux. N’avons-nous pas dit que nous étions engagés pour construire des institutions fortes ? Bien entendu que nous détestions, par la même occasion, les « hommes forts ».

-        Comment Loada et Seni Ouédraogo se sont retrouvés dans le dossier ? L’ex AJT avait, selon les informations que nous avions pu recouper, eu une discussion houleuse avec le Pr Loada sur cette question le 5 juin 2015. Devant l'insistance du Pr Loada, l'ex AJT lui avait demandé à quel titre, il s'intéressait à cette question. Il a répondu, gêné, "comme personne ressource". Evidemment il ne pouvait pas dire comme ministre, car à ce titre c'est à son homologue des Finances qu'il aurait dû s'adresser. L'AJT relevant hiérarchiquement du ministre des Finances.

2. Combien finalement cette procédure nous a coûté ?

C'est l'ex-ministre Auguste Barry qui a géré cet aspect. Il a convoqué dans son bureau, le 15 juin, l'AJT, pour lui retirer le dossier  "défense en mémoire " et le transmettre à Me Kam. C’est ce jour que l'AJT a été dessaisi du dossier. L'acte légal de commission des avocats n'a pas été signé par l'AJT. Si le ministre Barry a signé cet acte, il est complètement illégal, parce qu'il n'en n’a pas la qualité. Dans ce cas, l'argent doit être restitué puisque payé en vertu d'une procédure complètement illégale.

Combien a été dépensé?

Cette question mérite des réponses rapides. Il s'agit des déniés de l'Etat, on ne peut pas jouer avec ça. Ce qui est connu, un chèque d'un montant de 250 millions a été signé et le compte « Contentieux », approvisionné annuellement à hauteur de 700 millions de francs a été mouvementé. L'AJT et le ministre des Finances sont habilités à le mouvementer. L'AJT ne l'a pas fait. C'est donc très probablement le ministre des Finances. Ou à Défaut la ministre déléguée chargée du Budget qui a participé au conclave du 12 juin à la résidence de Zida, avec le ministre Auguste Barry et l'ex AJT convoqué pour s'entendre dire: "que Zida et Barry n'étaient pas content de n'avoir pas été informé très tôt du dossier". Le 29 mai, la cour de justice de la CEDEAO a transmis par voie hiérarchique la plainte du CDP à l'AJT. L'AJT saisi, a fait ce qu'il devait faire. Il en a l'habitude et connait bien les rouages de la Cour de la CEDEAO pour s'y être rendu souvent pour défendre l'Etat. Auguste Barry a décidé que ce dossier "était vital pour la transition. Que s'il échouait la transition était par terre". Il a donc d'autorité décidé que c'est Me Kam qui allait s'en occuper. Or en la matière, il y a le respect obligatoire des procédures de qualité et de respect des dispositions des marchés publics. Devrions-nous fermer les yeux, parce que ce sont les insurgés qui fautent ? Non absolument ! Car se faisant, on ne défend plus des valeurs, mais on ferait exactement, et en pire, comme ceux qu'on voue présentement aux gémonies.  

Il va rester la différence, connue des 500 millions avancées. Sur quel compte la différence a été prise? Par qui ? Qui en a bénéficié?

On ne peut pas se taire. Si l'ASCE ne diligente pas rapidement une enquête autour de cette question, il va se discréditer. Il ne peut pas traquer les délinquants "noirs de l'anciens régime" et épargner les "délinquants rouges de la transition".

C'est vraiment une question d'une importance capitale.

Merci et bonne journée.



14/08/2015
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